Au cours de la Première Guerre mondiale deux avionneurs allemands eurent la malchance d’avoir des initiales très proches, la LVG et la LFG. Tous deux fournissaient des avions militaires destinés aux forces impériales, mais rapidement la LFG se rebaptisa « LFG Roland ». Parmi les machines fournies par ce constructeur figurait une famille de chasseurs de bonne qualité mais qui ne rencontra jamais vraiment l’engouement des pilotes malgré des succès indéniables, les D.I et D.II.
C’est au début de l’année 1916 que l’ingénieur allemand Tantzen décida de concevoir un chasseur. Fort du succès de son avion de reconnaissance C.II, il conserva une architecture relativement similaire faisant appel au biplan et à un moteur en ligne Mercedes. Néanmoins, le nouvel avion était nettement plus caréné, protégeant ainsi mieux le pilote. Désigné D.I dans la nomenclature du constructeur ce chasseur réalisa son premier vol en juillet 1916.
Une première série fut construite, mais les pilotes s’en plaignirent assez rapidement, notamment du fait que l’avion avait une fâcheuse tendance à décrocher lors du décollage. De ce fait, seuls vingt D.I furent totalement assemblés. Les autres furent stockés dans l’état où ils étaient dans les ateliers de LFG Roland. En fait ils étaient appelés à servir de base à une version dérivée, désignée D.II et là encore dessinée par Tantzen.
Moins ventru, plus aérodynamique, ce nouvel avion disposait aussi d’une aile modifiée. Son armement se composait de deux mitrailleuses fixes synchronisées LMG 08/15 d’un calibre de 7.92mm. L’avion était construit, de manière très classique pour l’époque, en bois entoilé. Il réalisa son premier vol en octobre 1917. Les premiers D.II de série arrivèrent en unité au début de l’année 1917. Quelques appareils furent ultérieurement assemblés comme D.IIa avec un moteur Argus As.III de 180 chevaux en lieu et place du Mercedes D.III de 160 chevaux.
Rapidement l’avion reçut le surnom de Haifisch, le requin en français. Ce sobriquet, totalement officieux, provenait des formes générales de l’avion qui rappelaient aux aviateurs allemands et austro-hongrois le célèbre poisson cartilagineux. Le D.II fut engagé sur le front occidental contre les avions britanniques et français. Comparable au Nieuport Bébé en matière d’agilité, il lui était supérieur en puissance de feu. Néanmoins, ses formes peu discrètes en faisaient une cible de choix pour les pilotes de la Triple Entente.
Volants jusqu’à la fin des hostilités en novembre 1918, les D.II furent également utilisés par l’aviation bulgare, alors alliée de l’empire austro-hongrois. Le D.II donna naissance à un chasseur fortement modifié, le D.III. Au total le D.II (D.IIa compris) fut assemblé à 300 exemplaires environ.
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