Lévy-Biche LB.2

Fiche d'identité

Appareil : Lévy-Biche LB.2
Constructeur : Constructions Aéronautiques Georges Lévy - Jean Biche
Désignation : LB.2
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1927
Pays d'origine : France
Catégorie : Chasseurs de l'entre-deux-guerres
Rôle et missions : Chasseur monoplace embarqué

Sommaire

“ Un chasseur sesquiplan à la fois innovant et trop académique ”

Histoire de l'appareil

C’est durant l’entre-deux-guerres que l’aviation embarquée est née. Des pays comme les États-Unis, la France, ou encore le Royaume-Uni ont vite été vu comme des pionniers du domaine, avec aussi bien des développements d’avions que d’hydravions destinés à servir depuis des navires de guerre. Il s’agissait généralement d’appareils conçus spécifiquement pour les forces aéronavales, les navalisations étant finalement assez restreintes déjà à cette époque.
L’un des aéronefs les plus étonnants fut le petit chasseur français Lévy-Biche LB.2.

En 1911 Georges Lévy fonde, à 20 ans seulement, sa société destinée à la conception et la construction de canots légers. Il est sans doute à cent lieux de penser que quelques années plus tard il va participer à la réalisation d’un des avions les plus révolutionnaires de son époque, grâce à l’apport de l’ingénieur Jean Biche. Les deux hommes travaillent dès le lendemain de la Première Guerre mondiale sur des programmes d’hydravions à coque.
Biche pense les appareils et Lévy finance leur développement et s’occupe de leur promotion commerciale. Et fin 1926 les deux hommes propose à la Marine Nationale un concept intéressant de chasseur léger ayant la possibilité d’amerrir en cas d’urgence.
Séduite la Royale passe commande d’un prototype sous la désignation militaire d’AMC-1, l’avion étant connu chez son constructeur comme Lévy-Biche LB.2.

Si habituellement Jean Biche a toutes latitudes pour concevoir ses hydravions cette fois Georges Lévy s’en mêle. Et l’homme d’affaire, aussi pragmatique que passionné d’aviation, a de bonnes idées. La première est que le futur chasseur pourra larguer son train d’atterrissage avant en cas d’urgence. Afin de permettre l’amerrissage en toutes sécurité Biche dessine un fuselage doté d’une coque à simple redan. Lévy a alors l’idée d’ajouter deux flotteurs annexes implantés sous le plan inférieur de voilure du sesquiplan.
Pour le reste le LB.2 est plutôt assez classique avec son fuselage et ses ailes assemblées en bois et toile. L’absence du contreplaqué, pourtant très à la mode dans la construction aéronautique depuis le début des années 1920 est remarqué. L’aéronavale française est pourtant très séduite par cet avion, autant pour ses caractéristiques de sécurité que par son coût de production finalement assez réduit. À l’issu du premier vol survenu à l’été 1927 une commande ferme pour vingt-quatre exemplaires est immédiatement passée.

Pour diverses raisons, aussi bien industrielles que financières, la société de Georges Lévy se voit dans l’incapacité de produire le LB.2. Elle délègue donc cette tâche à l’avionneur Levasseur moyennant un intéressement de 20% au capital du programme. L’affaire est juteuse pour ce dernier puisque Jean Biche et Georges Lévy fournisse l’intégralité des plans et subventionne les machines-outils et les locaux d’assemblage. À Noël 1927 la Marine Nationale prend livraison de ses trois premiers LB.2 qui sont livré au sein de l’escadrille 7C1. Ils y remplacent les très acceptables Dewoitine D.1. Pour autant l’escadrille 6C3 continue de voler sur ce chasseur embarqué.

Le mois d’avril 1928 voit les premiers Lévy-Biche LB.2 apponter sur le porte-avions Béarn, premier bâtiment de ce type en service dans la Marine Nationale. Dans un premier temps seuls quatre exemplaires y sont stationnés, le temps que la 7C1 reçoive la totalité de ses exemplaires.
Le 19 avril 1928 la nature même de l’avion est mise à l’épreuve. Durant une patrouille un des quatre LB.2 heurte le pont d’envol lors de son décollage et casse sa crosse d’appontage. Déséquilibré le chasseur sesquiplan tombe à la mer. Le pilote n’ayant pas eu le temps d’éjecter le train d’atterrissage l’appareil coule beaucoup plus vite que prévu. Afin de ne pas risquer le suraccident les trois autres avions, déjà en vol, rejoignent un aérodrome d’Ajaccio. C’est la première visite d’un tel chasseur en Corse. Finalement le porte-avions récupère ses trois avions deux jours plus tard et rentre à Toulon pour révisions. Pendant ce temps là les équipes de l’escadrille 7C1 reçoivent le complément de chasseurs.

Accompagnés de bombardiers Levasseur PL.4 et d’hydravions de reconnaissance CAMS 37 six Lévy-Biche LB.2 retournent à bord du navire au début du mois de juin 1928. Ils sont déployés au large des côtes de Tanger à la demande du maréchal Lyautey, à cette époque encore résident général de France au Maroc. Celui-ci craint pour la sécurité du protectorat alors même que la guerre du Rif n’est terminée que depuis quelques mois. Le porte-avions Béarn et ses aéronefs embarqués y demeure quatre semaines avant de quitter la zone et de rejoindre l’Atlantique nord. Les LB.2 ont durant toute cette période réalisé onze vols au-dessus de l’Afrique du nord, sans le moindre incident.

Pour autant à Paris leur sort est déjà scellé. Le monoplan parasol Wibault Wib.74 alors en cours de développement ne sera jamais prêt à temps pour remplacer le fragile petit sesquiplan. Qu’à cela ne tienne la Royale s’appuiera jusqu’à leur entrée en service sur les derniers Dewoitine D.1 de l’escadrille 6C3. Début novembre 1928 les LB.2 sont officiellement retirés du service en première ligne et affectés à des missions d’entraînement à la chasse au sein d’une école de la Marine Nationale. Ils sont finalement retirés du service à l’été 1930.

Fait intéressant la commande initiale de vingt-quatre Lévy-Biche LB.2 a été ramenée à seulement vingt exemplaires dès lors que ses capacités opérationnelles ont été réellement connues. Une fois qu’elle les a retiré du service la Marine Nationale les envoie tous à la casse. C’est la raison pour laquelle aucun LB.2 n’est parvenu jusqu’à nous.

 


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Photos du Lévy-Biche LB.2

Caractéristiques techniques

Modèle : Lévy-Biche LB.2
Envergure : 10.40 m
Longueur : 7.53 m
Hauteur : 3.49 m
Surface alaire : 24.00 m2
Motorisation : 1 moteur en V Hispano-Suiza 8Fe
Puissance totale : 1 x 335 ch.
Armement : Deux mitrailleuses synchronisées Vickers de calibre 7.7mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 1350 kg
Vitesse max. : 205 km/h au niveau de la mer
Plafond pratique : 5000 m
Distance max. : 600 Km à masse maximale
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Lévy-Biche LB.2

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Lévy-Biche LB.2
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Lévy-Biche LB.2

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