Surtout connu pour ses chasseurs conçus durant la Seconde Guerre mondiale, l’avionneur Lavotchkin s’est pourtant illustré durant la Guerre Froide par ses divers programmes de chasseurs à réaction et de prototypes de développement. Parmi ces avions figurait un prototype très ambitieux, qui ne connut pas de débouché, notamment en raison de trop nombreux accidents lors de ses essais en vol : le La-250.
Fin 1954, l’Aviation du Front fit savoir qu’elle recherchait un nouveau chasseur de supériorité aérienne capable d’intercepter les bombardiers Boeing B-47 et les avions de reconnaissance stratégique Convair RB-36 alors en service dans l’US Air Force. Lavotchkin fut sélectionné pour mener à bien cet ambitieux projet.
L’avionneur proposait un chasseur assez présomptueux, désigné La-250. Celui-ci se présentait sous la forme d’un monoplan à aile delta médiane présentant un dièdre légèrement négatif. La propulsion était assurée par deux turboréacteurs Lyulka AL-7F disposant d’une poussée unitaire de 9000 kgp avec postcombustion. Mais surtout, c’est son radar Uragan, installé dans le nez, qui faisait du La-250 un chasseur particulier. Avec une portée de 300 km cela faisait de lui l’appareil le plus perfectionné du monde en matière de détection. Son armement prévu tournait autour de deux gros missiles d’interception K15, doté d’une portée similaire à celle du radar. Le vol inaugural du premier prototype se fit le 16 juillet 1956.
Toutefois quelques semaines plus tard, ce même prototype fut l’objet d’un accident en plein vol, au cours duquel un de ses volets se bloqua. Le pilote d’essais Alexander Kochetkov réussit toutefois à ramener son avion à la base, après un accident à l’atterrissage qui lui sectionna totalement le train. Les essais reprirent quelques jours plus tard avec le deuxième et le troisième prototype. Le premier d’entre eux connut lui aussi un tragique accident au cours duquel le pilote et le copilote furent tués. Ce La-250 explosa en plein vol. Les essais se poursuivirent avec le troisième prototype, notamment en matière de mise au point du radar et de son système d’arme. Cette fois-ci, le 8 septembre 1958 c’est un turboréacteur qui explosa en plein vol, désintégrant ainsi l’avion, et tuant sur le coup son équipage.
Le programme fut rapidement stoppé, et Lavotchkin ne produisit plus aucun chasseur. Bien que non codé par l’OTAN, le chasseur fut affublé du surnom d’Anaconda, donné par ses équipes d’essais. Le premier prototype a été remis en état d’exposition par les équipes du musée de Tushino dans la banlieue de Moscou. Par la suite Alexander Kochetkov mena les essais du MiG-27 et de divers autres programmes soviétiques.
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