Dans la seconde moitié des années 30, l’industrie aéronautique nippone fit un bond en avant technologique hors du commun. Avec l’aide des Occidentaux, les avionneurs de l’archipel avaient conçu plusieurs machines militaires de grande qualité, que ce soit des chasseurs, des bombardiers, ou bien encore des hydravions de patrouille. Toutefois un type d’appareil demeurait en retard, c’était les avions d’entraînement. Pour y remédier le constructeur Kyushu développa un nouvel avion à partir d’une machine d’origine américaine, le K10W.
Tout commença fin 1937, lorsque l’état major de la marine impériale annonça qu’elle recherchait un avion d’entraînement avancé destiné à former les futurs pilotes de chasseurs et de torpilleurs. Toutefois, aucun avionneur local ne semblait vouloir proposer un avion répondant au cahier des charges. C’est ainsi que les Japonais se tournèrent vers l’étranger, et notamment vers l’industriel américain North American et son NA-16, connu comme BT-9 dans l’US Army Air Corps. Deux avions de ce type furent acquis en 1938 par les japonais qui lui attribuèrent la désignation de KXA-1.
Les Japonais furent impressionnés par cette machine mais ne décidèrent pas de le commander en série. Au lieu de cela, ils demandèrent à Kyushu d’en développer une version locale sous la désignation de K10W. Extérieurement, celui-ci était légèrement différent du NA-16.
En effet, ses mensurations exactes étaient légèrement différentes, mais surtout sa motorisation avait été revu avec un moteur en étoile Nakajima de 460 chevaux entraînant une hélice bipale en bois. L’armement de l’avion se composait d’une unique mitrailleuse type 97 d’un calibre de 7.7mm en position de chasse. C’est dans cette configuration que le premier avion vola fin 1938.
La marine impériale passa commande pour 175 exemplaires. Ces avions furent utilisés aussi bien pour l’entraînement que pour tracter les cibles volantes. Les livraisons s’échelonnèrent de mi-1939 à 1942. A cette époque les K10W étaient les meilleurs avions d’entraînement avancé en service au Japon, toutefois cette machine était très inférieure à son homologue, et modèle, américain. Pis lorsque apparu le T-6 Texan dans l’US Army Air Force, le K10W s’avéra rapidement être un avion d’une autre époque, notamment avec son train d’atterrissage fixe et sa verrière qui coulissait difficilement.
Après Pearl Harbour, et l’entrée en guerre des Américains contre le Japon, plusieurs Kyushu K10W furent versés à des unités de combat de la marine impériale basées à terre. Cependant ce n’était pas pour des missions de combat mais comme avion de liaison rapide et de communication.
Les K10W volèrent sous les couleurs japonaises jusqu’en 1945, même si une bonne partie fut remplacée par les K11W du même constructeur. Au sein des forces alliées le Kyushu K10W était connu sous le nom de code de Oak.
Cette machine fut la preuve évidente qu’on pouvait faire d’un très bon avion de base, le NA-16, un très mauvais. Le K10W n’a jamais vraiment prouvé qu’il était l’avion attendu en 1937 la marine japonaise. Il fut toutefois un bon avion d’instruction selon les aviateurs nippons.
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