En 1940, les Japonais commençaient à s’intéresser aux machines d’observation produite en Europe et aux Etats-Unis. Notamment les avions d’observation qui pouvaient mener des liaisons et des transports d’autorités, mais aussi assurer des réglages de tirs d’artillerie ou encore larguer des tracts à destination des populations civiles. Mis à part quelques biplans d’entraînement transformés à la va-vite ils ne possédaient aucun aéronef de ce type. Le Kokusai Ki-76, l’une des rares de ce genre produites au Japon.
Pour des raisons évidentes de compétences, une équipe d’ingénieur quitta le Japon et rejoignit l’avionneur allemand Fieseler pour y étudier de plus près son Fi-156 Storch, alors en cours de dotation dans les unités de la Luftwaffe. Les techniciens nippons furent très impressionnés par cet avion et décidèrent de s’en inspirer pour leur futur avion.
De retour dans l’archipel les ingénieurs et designers réalisèrent l’avion pour le compte du constructeur Kokusai. Toutefois, l’aviation impériale s’intéressait de très près au Storch et reçut un exemplaire de série prélevé sur les stocks de l’aviation allemande. Mais le modèle de Kokusai fut construit assez rapidement, reprenant les qualités intrinsèques de ces machines : petit monomoteur à aile haute, bonnes qualités ADAC et motorisation robuste.
Il se présentait sous la forme d’un monoplan monomoteur à aile haute. Celle-ci possédait des volets hypersustentateurs accentuant encore la capacité ADAC de la machine. Sa motorisation tournait autour d’un Hitachi Ha-42 en étoile d’une puissance de 310 chevaux qui entraînait une hélice en métal. Doté d’un train d’atterrissage classique fixe à large voie et d’un empennage traditionnel il ressemblait beaucoup à son homologue allemand. Lui aussi d’ailleurs possédait une mitrailleuse de calibre 7.7mm, du type 92 dans le cas présent, alimentée par chargeurs circulaires et servie par l’observateur en place arrière. En outre il pouvait emporter une charge bombes de 120kg sous les ailes.
C’est dans cette configuration qu’il réalisa son premier vol en mai 1941. Assez similaire au Storch en matière de vol et de qualités ADAC, le modèle de Kokusai le surpassait en robustesse et capacité de vol en milieu tropical. C’est la raison pour laquelle celui-ci fut acheté et reçut la désignation militaire de Ki-76.
Les premiers exemplaires entrèrent en service à la fin de l’année 1941.Les aviateurs japonais utilisèrent leurs Ki-76 aussi bien aux Philippines, qu’en Birmanie, ou encore en Chine.
Quelques exemplaires reçurent un système d’accroche pour apponter sur les porte-avions sans toutefois entrés en service dans la Marine Impériale. Ceux-ci réalisèrent des missions de reconnaissance et d’appui anti-sous-marin depuis le porte-avions léger Akitsu Maru. Dans ce cas précis, les deux bombes de 60 kg laissaient la place à des grenades sous-marines ou à des charges de profondeur de masse identique.
Lorsque la guerre prit fin en 1945, les usines Kokusai avaient assemblé environ 500 exemplaires de cette machine. Les Alliés lui attribuèrent le nom de code de Stella dans leurs système. Au moins un exemplaire de cet avion fut essayé d’ailleurs par les Américains en 1945 qui l’estimèrent inférieur au Storch ou au Piper Cub.
Avion méconnu, le Ki-76 est certainement le seul véritable avion d’observation à avoir volé au Japon, les autres avions étant plutôt des machines de reconnaissance. Avec son moteur en étoile, il rappelle fortement le Morane-Saulnier MS-500 Criquet qui vola également en Asie, en Indochine précisément. Après la guerre quelques uns volèrent désarmés dans des aéroclubs japonais.
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