En 1934, le Reichsluftfahrtministerium, aussi appelé RLM, le ministère de l’air de l’Allemagne hitlérienne demanda à l’avionneur Klemm de construire un avion de tourisme léger et d’entrainement primaire à partir de plans fournis par l’ingénieur Friedrich Fecher, un des conseillers aéronautiques du parti nazi.
Si cet avion présentait toutes les caractéristiques des machines civiles de son époque, il avait aussi la particularité de ressembler énormément aux machines militaires les plus modernes du genre, notamment celles construites en France et au Royaume Uni. En effet le RLM comptait s’appuyer sur ce nouvel avion d’entrainement pour reconstruire une force aérienne performante, la future Luftwaffe. Le constructeur désigna le nouvel appareil Kl 35.
Celui ci se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse en W aplati disposant d’un train d’atterrissage classique fixe . L’élève pilote et l’instructeur prenaient places dans deux cockpits séparés à ciel ouvert. Le fuselage était construit en métal entoilé pour le fuselage et, en bois et toile pour les ailes et l’empennage. Disposant d’une avionique très limitée le Kl 35 ne possédait pas le moindre armement. L’avion était propulsé par un moteur Hirth léger de 80 chevaux. Le premier vol de l’avion eut lieu en octobre 1935.
Un premier lot de 23 avions furent perçus par la toute jeune aviation militaire allemande en juillet 1936 qui les employa pour des missions d’entraînement et de sélections des futurs pilotes. Après la signature des accords de Munich la Luftwaffe accéléra son réarmement, et les livraisons de Kl 35 se firent plus nombreuses. En novembre 1939 alors que l’Allemagne était officiellement entrée en guerre contre ses deux plus puissants ennemis, la France et le Royaume Uni, les chaînes d’assemblage de Klemm furent officiellement réquisitionnées pour assurer la construction sous licence de Junkers Ju 52/3. La production du Kl 35 fut donc transférée auprès de Fieseler et du constructeur tchécoslovaque Zlin. Ce dernier était en effet en territoire occupé par les Allemands.
Quand la production prit fin au printemps 1943 l’aviation militaire allemande avait reçu mille trois cent deux exemplaires du petit monomoteur d’entraînement conçu par Fecher. Parmi ceux ci figuraient les cinq seuls exemplaires du modèle Kl 35BW, des hydravions à flotteurs destinés à la formation des pilotes de la Kriegsmarine à l’époque où le IIIème Reich espérait encore disposer d’une force aéronavale embarquée. Finalement les Kl 35BW furent repris par une unité de la Luftwaffe pour la formation des futurs pilotes d’Arado Ar 196. Les Klemm Kl 35 servirent dans la Luftwaffe jusqu’à l’effondrement du régime nazi.
Outre l’Allemagne nazie, certains états satellites du régime hitlérien comme par exemple la Hongrie, la Lituanie, la Roumanie, et les légions royalistes slovaques ont utilisé des Klemm Kl 35. La Suède disposait également de soixante-quatorze de ces machines, localement désignés Sk-15. Ces avions furent remplacés en 1948 par des North American T-6 Texan d’origine américaine.
Au total l’avion a été produit à hauteur de deux mille exemplaires dont environ trois cents pour divers clients civils en Allemagne, en Suisse, en Turquie, et aux États-Unis. Trois avions furent d’ailleurs réquisitionnés par l’US Army Air Force qui les utilisa pour des missions de sélection des futurs pilotes sous la désignation de PT-52. Ils servirent jusqu’au début de l’année 1944, et furent finalement envoyés à la ferraille faute de pièces détachées.
Le Klemm Kl 35 n’est peut être pas l’avion d’entraînement allemand le plus connu, mais il demeure un des rares réellement opérationnel durant tout le déroulement des hostilités. Actuellement un avion est préservé en Suède au musée de la Flygvapnet.
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