Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale l’industrie soviétique tenta de massivement se tourner vers la conception et le développement d’hélicoptère, un des types d’aéronefs qui avaient fait son apparition durant ce le conflit. Le constructeur d’autogires Kamov n’y fit pas exception et après quelques balbutiements ils révéla vite être un acteur majeur du domaine non seulement dans son pays mais aussi dans le reste du monde. Un de ses premiers appareils vraiment réussi fut un petit hélicoptère biplace : le Kamov Ka-15.
Au tout début de l’année 1950 la marine soviétique émit un cahier des charges relatif à un hélicoptère léger biplace polyvalent. L’une des particularité provenait du fait que le futur aéronef devait pouvoir tout à la fois se poser sur un navire, sur le terre ferme, ou encore sur l’eau. Cette dernière particularité impliquait l’installation de flotteurs, à la manière de certains hydravions.
Pour autant il devait en outre être armé, ses missions futures ne relevant pas uniquement de la servitude et de l’entraînement mais aussi de la détection et de la lutte anti-sous-marine.
C’est le constructeur Kamov que Moscou chargea de ce programme. Il faut dire qu’il avait déjà travaillé sur un appareil assez similaire, le Ka-10 même s’il fut construit en toute petite série. Une équipe d’ingénieurs et de techniciens fut montée et chargée de cette mission prioritaire. Le nouvel hélicoptère reçut la désignation de Ka-15. Et son prototype fut très rapidement construit, le premier vol intervenant le 14 avril 1952.
Extérieurement le Kamov Ka-15 se présentait sous la forme d’un hélicoptère biplace côte à côte. De construction entièrement métallique il disposait d’un moteur en étoile Ivchenko AI-24V d’une puissance de 258 chevaux entraînant un double rotor coaxial contra-rotatif tripale. Il possédait un train d’atterrissage quadricycle fixe aux roues avant orientables.
En outre l’hélicoptère une double dérive verticale.
L’OTAN le découvrit officiellement en 1955 et attribua à cet hélicoptère le nom de code de Hen. La même année le Kamov Ka-15 fut présenté au monde lors du traditionnel salon du Bourget en France. Il ne sembla pas particulièrement impressionner les experts et journalistes présents.
Les premiers exemplaires de série entrèrent en service dans l’aéronavale soviétique deux ans plus tard, soit en 1957.
La marine soviétique utilisa deux versions principalement : le Ka-15A de détection et de lutte anti-sous-marine, et le Ka-15U d’entraînement désarmé. La première employait une méthode issue du célèbre hunter-killer créée par l’US Navy durant la guerre du Pacifique. Deux hélicoptères larguaient des bouées acoustiques et tentaient ainsi de localiser les submersibles ennemis tandis que le troisième tiraient des charges de profondeurs de 50kg chacune. Entre deux et trois de ces armes pouvaient être emportées par les hélicoptères.
On ignore cependant si cette technique était efficace.
En 1958 apparurent les sous-versions Kamov Ka-15M et Ka-15S destinées à l’aviation civile et achetées par la compagnie étatique Aeroflot. La première remplissait des missions de surveillance urbaine et de travail aérien tandis que la seconde était employée pour l’évacuation sanitaire des malades et blessés.
À partir des années 1960 pourtant les Kamov Ka-15 Hen commencèrent à décliner. Sur le marché civil ils laissèrent peu à peu la place au Kamov Ka-26 bien plus moderne tandis que pour l’aéronavale le bureau d’étude soviétique en dériva une version agrandie qui donna naissance au Ka-20 Harp, le prototype de l’hélicoptère de combat maritime Ka-25 Hormone.
Finalement la marine soviétique retira du service ses derniers exemplaires, des Ka-15U en 1979.
Jamais exporté le Kamov Ka-15 fut produit à 375 exemplaires dont plus aucun ne semble encore en état de vol de nos jours. Il est à signaler qu’il a donné naissance au Ka-18 quadriplace construit à une petite centaine d’exemplaire seulement et utilisé quasi exclusivement sur le marché civil.
Quelques Ka-15 sont aujourd’hui préservés dans des musées aéronautiques en Russie.
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