Constructeur aéronautique connu pour ses avions d’entraînement l’entreprise Korea Aerospace Industries a peu à peu étendu ses activités à d’autres domaines aéronautiques comme la maintenance des hélicoptères militaires. A force d’entretenir des machines conçues et réalisées par d’autres, les responsables de KAI ont eu l’idée de développer leur propre hélicoptère. C’est ainsi qu’est né une machine de transport et d’assaut particulièrement réussie, le KUH-1 Surion.
C’est en 2005 que le gouvernement coréen demanda à KAI de développer un nouvel hélicoptère destiné à remplacer les Bell UH-1 Iroquois en service dans la Republic Of Korea Army. Quelques avant-projets furent étudiés, mais les carences sud-coréennes dans le domaine étaient flagrantes. Si bien qu’en 2006 un accord industriel fut signé entre KAI et Eurocopter afin que l’hélicoptériste européen puisse apporter son concours à celui qu’on appelait alors le KHP, pour Korea Helicopter Project.
Plusieurs ingénieurs allemands et français s’installèrent en Corée du sud. Ils travaillèrent aux côtés de leurs homologues locaux. Pour la propulsion du KHP un accord fut signé avec le motoriste américain General Electric pour qu’il fournisse des turbines T700-GE-701 similaires à celles qui équipaient alors les Sikorsky S-70B destinés à l’export. Pourtant il apparut rapidement nécessaire que la Corée puisse disposer d’une licence de production de ce propulseur. Celle ci fut octroyé par les Américains au géant Samsung.
Les premières ébauches du KHP furent présentés aux militaires sud-coréens au début de l’année 2007. Sous bien des aspects l’hélicoptère présentait des similarités avec le Super Puma français. L’empreinte d’Eurocopter était incontestable. Finalement le premier prototype du KHP réalisa ses essais de roulage en novembre 2009.
Extérieurement il présentait des lignes assez classiques avec son rotor principal quadripale et son rotor anti-couple classique. Sa cabine permettait d’accueillir entre 15 et 18 passagers ainsi qu’un ou deux servants de mitrailleuses. Le cockpit biplace côte à côte disposait de toute l’avionique contemporaine : GPS, écrans numériques, collimateur tête haute, joystick. En outre le KHP disposait d’un FLIR sous le nez et de détecteurs d’alerte radar. Il s’agissait clairement d’un appareil militaire. Son premier vol intervint le 10 mars 2010.
Immédiatement l’appareil fut commandé par le gouvernement coréen sous la désignation de KUH-1 et le nom de baptême de Surion. Un premier lot de cent cinquante-cinq exemplaires était commandé par l’armée et un second de quarante pour le compte de la marine. Si le premier était très classique et concernait une version de série identique au prototype, la commande de la marine différait sensiblement.
Les Surion destinés à la marine coréenne devaient être mis en œuvre par ses unités amphibies et ses commandos. Ils devaient donc disposer de système de flottaison, d’un treuil extérieur, d’une trappe intérieure permettant le travail sous corde, et d’une capacité accrue en carburant. Ceux ci ont alors été désignés KUH-1P.
Les premiers Surion opérationnels sont entrés en service au début de l’année 2013 dans l’armée et à la fin de la même année dans la marine. Dans le même temps la police coréenne a fait l’acquisition de six KUH-1P pour ses missions de transport d’unités spéciales et de sauvetages en mer. Ils ont permis le remplacement de deux Agusta-Bell AB-212 et d’un Bell 214ST vieillissants.
Si début 2014 le Surion n’avait enregistré aucune commande étrangère son constructeur ne désespérait pas. La carrière de cet hélicoptère d’assaut moderne et efficace ne fait que commencer. Il est indéniable qu’il représente un bon compromis aux appareils américains et européens souvent onéreux pour le remplacement de machines comme le UH-1H, le Puma, ou encore le Mil Mi-4.
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