Lorsque l’on aborde la cas de l’industrie aéronautique israélienne on pense généralement aux drones ou encore au chasseur Kfir, assez représentatifs chacun du savoir-faire mais aussi des limites de celle ci. Hors son premier véritable succès fut un petit avion de transport militaire assez atypique, succès d’estime à l’export, dont plusieurs exemplaires servaient encore quatre décennies après le premier vol du prototype : l’I.A.I. Arava.
C’est au milieu des années 60 que les responsables d’I.A.I. envisagèrent l’hypothèse de développer, sur fonds propres, un avion de transport léger capable de remplacer les nombreux Douglas C-47 en service au sein des forces israéliennes, mais également dans l’aviation civile. Seulement voilà les infrastructures aéroportuaires locales étant alors particulièrement faibles il fallut songer à un avion aux capacités ADAC (Avion à Décollage et Atterrissage Courts) accrues.
Les designers et ingénieurs israéliens s’inspirèrent alors de l’avion de transport militaire standard en service au sein de Heyl Ha’Avir, le Noratlas français. Ils prirent modèles sur son architecture générale, essayant d’y apporter les réponses qu’ils attendaient en matière ADAC. Les résultats donnèrent naissance au prototype I.A.I. A-101.
Quelques modifications y furent apportées afin de donner naissance à deux avions différents, l’A-102 civil et l’A-201 militaire. Cependant ces avions furent très vites tout deux connus sous le nom officiel d’Arava, en référence à Ha’Arava, le nom hébreux du désert d’Arabah.
Extérieurement l’I.A.I. Arava se présentait alors sous la forme d’un monoplan à aile haute haubannée, doté d’un empennage bipoutre et d’un train d’atterrissage tricycle fixe. Sa propulsion était assurée par deux turbopropulseurs Pratt & Whitney Canada PT6A-34 d’une puissance nominale de 750 chevaux, et entraînant chacun une hélice métallique à trois pales. Si le cockpit était prévu pour une équipage de deux personnes, la cabine pouvait quant à elle accueillir vingt passagers ou 24 soldats équipés. A ce moment là l’avion n’était pas doté d’une porte de chargement de fret. Le premier vol de l’avion intervint le 27 novembre 1969.
Rapidement les responsables de la société I.A.I. se rendirent à la conclusion que l’Arava allait être un échec commercial sur le marché civil, alors ils concentrèrent leurs efforts sur les clients potentiels militaires. En premier lieu Heyl Ha’Avir qui en acheta une petite dizaine en 1970. Utilisés en soutien des forces de combat lors de la guerre du Kippour en 1973 ils réalisèrent plusieurs évacuations sanitaires, mais aussi des lâchés de parachutistes au-dessus de positions ennemis. Cependant l’Arava demeurait un pis-aller dans la tête des généraux israéliens. En effet il était notoirement connu que cet avion était alors considéré comme trop peu polyvalent pour des Israéliens sans cesse en quête de nouvelles missions pour leurs aéronefs.
C’est ainsi qu’en 1976 apparut l’A-202, un Arava agrandi, doté d’ailettes en bout d’ailes, et apte à des missions de reconnaissance aérienne et de surveillance électronique. Plusieurs d’entre eux furent acquis par Heyl Ha’Avir qui les utilisa pour espionner ses voisins directs. En 1982 Israël utilisa ses Arava de reconnaissance et de guerre électronique lors de l’opération de guerre contre le Liban. Les bipoutres furent utilisés pour brouiller les communications ennemies.
Par la suite l’avion fut acheté par une dizaine de pays différents, majoritairement en Afrique et en Amérique centrale et du sud : Bolivie, Cameroun, Colombie, Equateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Salvador, Swaziland, Thaïlande, et Venezuela.
Il est à noter qu’un des trois Arava colombiens fut lui aussi utilisé pour la guerre électronique, comme avion de brouillage, notamment dans la guerre contre les trafiquants de drogue et contre les révolutionnaires des FARC. Le Honduras de son côté acquit deux avions uniquement pour des missions de transport de troupes et de fret léger, mais en perdit un lors d’un accident au début des années 90.
Début 2013 plus de cinquante Arava étaient encore en service opérationnel, majoritairement dans des forces aériennes. Au total ce sont 105 avions qui furent construits, prototypes compris. Ce chiffre relativement faible s’explique en partie par la présence sur le marché d’avions plus polyvalents et plus classiques, à l’image du Casa C-212 espagnol. Quelques appareils ont cependant été transformés en bombardiers d’eau en Californie, ils peuvent emporter une tonne et demi d’eau et de liquide retardant.
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