En 1961, le Pentagone lança le programme LOH visant à fournir à l’US Army un hélicoptère léger d’observation. Plusieurs constructeurs répondirent à l’appel, parmi lesquels Bell et Hughes qui proposaient chacun un appareil assez similaire l’un à l’autre. Le constructeur français Sud Aviation proposa même son Djinn, mais celui-ci fut rapidement jugé trop petit. Finalement un prototype du Bell et du Hughes furent commandés et assemblés sous les désignations respectives de YOH-4 et YOH-6. Au sein des nomenclatures de constructeurs, ils étaient connus comme Bell 206A et Hughes 369A.
La bataille qui s’engagea entre les deux hélicoptères tourna vite à l’affrontement politique, mais à la surprise générale c’est l’YOH-6 qui en sortit vainqueur. L’appareil fut commandé en tant que Hughes OH-6A, connu également sous sa désignation civile de Hughes 500.
Extérieurement cet appareil se présentait sous la forme d’un hélicoptère monoturbine construit en métal. Doté d’un cockpit largement vitré quadriplace et de deux patins classiques l’OH-6A disposait d’une turbine Allison T63-5A de 253 chevaux entraînant un rotor principal à quatre pâles. Initialement non armé l’OH-6A fut rapidement modifié afin d’emporter une mitrailleuse rotative type « Minigun » de calibre 7.62mm sur le flanc gauche. En outre, certaines machines furent modifiées en unités pour disposer d’une mitrailleuse mobile tirant par la porte arrière et servie par un fantassin. Appareil rustique et robuste le prototype de l’OH-6A vola pour la première fois le 27 février 1963.
Dès 1967, les premiers des 1 434 exemplaires produits entrèrent en service au sein des unités d’hélicoptères de l’armée américaine. Ils commencèrent par remplacer les Bell OH-13 Sioux et Hiller OH-23 Raven qui dataient de la guerre de Corée. Puis rapidement ils furent envoyés sur le champ de bataille vietnamien où ils réalisèrent des missions de reconnaissance à vue et d’observation diurne. La forme caractéristique de l’appareil lui valut rapidement le sobriquet de « flying egg« , l’oeuf volant. Les responsables de l’US Army le surnommèrent également Loach, en rapport avec le programme LOH dont il était issu. Mais officiellement il demeurait le Cayuse.
Au Vietnam, il ne fut pas rare de voir des Cayuse tirés des roquettes, bien souvent équipées de têtes au phosphores pour le marquage des cibles, mais parfois aussi de têtes explosives pour des missions d’appui tactique. Les OH-6A devinrent vite aussi commun dans la région que les Bell UH-1H qu’ils accompagnaient fréquemment.
Vers la fin de ce conflit l’hégémonie du Loach fut discutée par un appareil directement dérivé du Bell YOH-4, le OH-58A plus lourd et moins maniable que l’oeuf volant. En effet les besoins des militaires américains en hélicoptères d’observation et de liaison étaient tels que deux modèles différents ne furent pas de trop.
Malgré de très bonnes qualités en vol, les Hughes OH-6A représentaient des cibles aisées pour les soldats vietnamiens et nombreux sont les petits hélicoptères qui furent descendus, avec à la clef bien peu de chances de survie pour leurs équipages. Finalement les OH-6 furent rapatriés aux Etats-Unis à la fin des hostilités et rapidement reversées aux unités de métropole.
Au cours des années 80, ils furent versés en masse aux unités de l’US Army National Guard, la garde nationale américaine, pour des missions de liaisons, d’observation, voire même de surveillance. Ils y servirent jusqu’à leur retrait du service actif en 1997. Toutefois cela ne signifia pas la fin des œufs volants aux Etats-Unis.
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