Hawker Hind

En 1934, l’Air Ministry britannique lança une recherche concernant un bombardier léger diurne capable de remplacer les vieux Fairey Fox. Celle ci se résumait au sein de la Specification 7/34 qui eut comme seul écho le constructeur Hawker qui proposa un appareil dérivé de son bombardier Hart. Le nouvel avion fut désigné Hind.

Il se présentait sous la forme d’un biplan monomoteur biplace en tandem. De construction mixte en bois entoilé et métal le Hind possédait un train d’atterrissage tricycle fixe composé de deux roues principales à l’avant et d’une roulette de queue installée sous l’empennage classique. Il était armé de deux mitrailleuses de 7.7mm de calibre, l’une fixe synchronisée et l’autre mobile en position arrière. En outre une charge externe de bombes de 227kg était fixée sous voilure et fuselage. La propulsion de ce bombardier était assurée par un moteur en ligne Rolls & Royce Kestrel Mk-V d’une puissance de 640 chevaux, actionnant une hélice bipale en bois et métal.

Le Hawker Hind réalisa son vol inaugural le 12 septembre 1934. Les essais en vol menés par la RAF se déroulèrent sur un an, et finalement le premier exemplaire de série sortit d’usine en septembre 1935, étant alors affectés au Squadron 21 basé à Bircham Newton. Par la suite les Hind équipèrent les Squadrons 12, 18, 34, et 142. Au printemps 1937 la RAF avait reçu un total de 338 exemplaires du Hind, qui était ainsi devenu son principal bombardier diurne léger.

En 1938 deux unités de Hind furent envoyés en France, officiellement pour participer à des manoeuvres communes avec l’Armée de l’Air, et officieusement pour disposer d’une avant garde au cas où les accords de Munich entre d’un côté le Britannique Chamberlain et le Français Daladier, et de l’autre Adolf Hitler échouerait. Mais cela n’eut pas lieu et les trois puissances européennes s’entendirent. Enfin pas pour très longtemps malheureusement, l’Histoire nous le prouva l’année suivante.

En fait la RAF l’ignorait mais le Hind n’aurait pas fait long feu face à la chasse allemande s’il avait dû pénétrer l’espace aérien du IIIème Reich. Finalement les Hind furent retirés de la première ligne à la fin de cette même année et remplacés par des Bristol Blenheim et des Fairey Battle. Dès lors ils furent câblés pour servir d’avion d’entraînement avancé. Mission qu’ils menèrent jusqu’en 1942. Par la suite ils furent envoyés à la ferraille.

Mais outre la RAF des Hind servirent à l’export dans divers forces aériennes alliées du Royaume Uni. Ainsi des bombardiers légers Hawker furent livrés à l’Afghanistan, l’Iran, la Lettonie, le Portugal, la Suisse, et la Yougoslavie. C’est dans ce dernier pays que les Hind connurent le plus rapidement le feu. En 1940 ces avions furent pris à partie par la chasse italienne, avec plus ou moins de succès pour les appareils du Duce. La vitesse de pointe du Hind sauvait effectivement souvent ses équipages.

Si les Hind de la RAF ne volèrent qu’avec le seul Kestrel Mk-V, ceux prévus pour l’export reçurent plusieurs types de moteurs différents, dont des Bristol Mercury Mk-IX, des Rolls & Royce Kestrel Mk-XVI, et même des Gnome et Rhône Mistral K9 français.

Si au final le Hind ne fut pas le plus abouti des biplans Hawker il n’en demeura pas le dernier bombardier biplan léger en service dans la Royal Air Force. Les exemplaires portugais volèrent d’ailleurs jusqu’en 1947, étant plus tard remplacés par des De Havilland Mosquito B Mk-VI plus modernes. Aujourd’hui au moins un Hind est préservé en état de vol en Grande Bretagne.