Développé sur fonds propre par Hawker en 1930, le Demon était en fait une version de chasse biplace diurne de son bombardier de reconnaissance Hart. Les responsables de l’avionneur savaient que cet appareil pouvait servir à uniformiser un peu plus une RAF dépendant fortement de ses biplans. C’est ainsi qu’un Hart fut prélevé et fortement transformé. Il fut finalement présenté à l’état major bien son vol inaugural. Ce prototype, désigné Demon, intéressa fortement les aviateurs britanniques qui passèrent commande pour une centaine d’exemplaires de l’avion.
Le Hawker Demon ressemblait fortement aux avions de sa « famille ». En effet il se présentait sous la forme d’un biplan monomoteur biplace en tandem. Construit en bois entoilé et métal l’avion possédait un empennage arrondi classique et un train d’atterrissage tricycle fixe. Comme dans la plus part des biplans Hawker de son époque le Demon était propulsé par un Rolls & Royce Kestrel, dans ce cas là un Mk-II-S d’une puissance de 485 chevaux entraînant une hélice bipale en métal. Son armement se composait de deux mitrailleuses fixes synchronisées Vickers de 7.7mm de calibre tirant au travers du pas de l’hélice et d’une mitrailleuse mobile arrière Lewis de même calibre. Le premier vol du Demon eut lieu en janvier 1931.
Rapidement les premiers avions, désignés Demon Mk-I, entrèrent en service au sein du Squadron 23. L’utilisation de ces avions démontra une relative sous motorisation et c’est ainsi que par la suite les avions furent livrés au standard Turret Demon avec un nouveau moteur Kestrel Mk-V-DR d’une puissance de 584 chevaux. Les Turret Demon furent désignés Demon Mk-II dans la nomenclature militaire britannique. Finalement environ un tiers de l’ensemble des Demon utilisés au Royaume Uni était des appareils du type Mk-II. Au total la RAF acquit 305 appareils de série pour des missions de chasse et de supériorité aérienne.
Lors des manœuvres franco-britanniques de 1938, consécutives à la tenue des accords tripartites de Munich, ils furent envoyés en Lorraine afin de prévenir tous risques vis à vis de la RAF. Néanmoins ces biplans auraient représenté des cibles aisées pour une chasse allemande volant alors sur des appareils comme le Messerschmitt Bf-109. Finalement la RAF se sépara de ses Demon entre décembre 1938 et le printemps 1939 au profit d’appareils comme le Boulton-Paul Defiant Mk-I et le Bristol Blenheim Mk-IF.
Pourtant la carrière du biplan britannique ne s’arrêta pas dans la RAF. En effet les Demon Mk-II furent désarmés et transformés en appareils de tractage de cibles sous la désignation de Demon TT Mk-II. Ces appareils revêtaient alors une livrée à très haute visibilité destinée à éviter que les jeunes pilotes en formation ou les opérateurs de DCA ne les confondent justement avec leurs cibles. De même quelques Demon Mk-I furent transformés en appareils de liaison et de communication, après que leur armement fut déposé. C’est ainsi que plusieurs dizaines de Demon britanniques volèrent durant la Seconde Guerre Mondiale, sans toutefois ne jamais prendre part à des missions opérationnelles. Les derniers Demon, des TT Mk-II, quittèrent le rang en 1944.
Le seul client extérieur du Demon fut l’Australie. En effet, la Royal Australian Air Force, ou RAAF, acquis 65 exemplaires d’un appareil désigné Australian Demon. Celui ci était en réalité un Demon Mk-II doté de petites bombes légères à concurrence de cent kilos, montées sous les ailes et le fuselage. Ces chasseurs-bombardiers Demon furent principalement utilisés, à partir de 1934, pour des missions dans le nord du pays. En 1939 quand l’Australie entra en guerre, aux côtés du Royaume Uni, contre le IIIème Reich elle possédait encore 59 exemplaires de ce biplan. Une vingtaine furent envoyés en Europe et y reçurent la désignation de Demon Mk-III.
Bien que dépassés technologiquement, ces chasseurs bombardiers furent utilisés lors de l’évacuation des forces du Commonwealth et d’une partie des troupes françaises. Cette opération connue sous le nom de Dynamo vit là seule intervention des Demon contre les forces allemandes. Dans la pratique les biplans de chasse menèrent principalement des opérations de harcèlement contre les troupes de la Wermarcht. Larguant ses bombes légères et tirant des rafales de mitrailleuses leur résultat réel n’est pas connu, et on peut même se demander de leur impact sur une armée allemande alors euphorique. Quoi qu’il en soit seul deux Demon australiens ne rentrèrent pas en Angleterre. Le rayon d’action, un peu faible, du monomoteur n’étant peut être pas étranger à ces deux pertes.
Par la suite les Demon Mk-III basés en Angleterre furent versés à la RAF et transformés en TT Mk-IIB. De son côté la RAAF conserva ses Australian Demon jusqu’en 1941, leur remplacement étant assuré par des Supermarine Spitfire… monoplaces. Une dizaine néanmoins furent désarmés et utilisés comme appareils d’entraînement avancé jusqu’en 1943 sous la désignation d’Australian Demon Mk-II.
Le Hawker Demon fut un des très rares biplans de cette célèbre série à n’avoir pas fait l’objet d’une spécification de l’Air Ministry.
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