Durant la guerre froide la Chine communiste lança un important chantier de développement de son industrie aéronautique. Mais à la différence de la majorité des grandes puissances mondiales la branche des voilures tournantes resta durant longtemps le parent pauvre, se contentant de développer de laborieux appareils à l’image du Harbin Z-6 ou alors de copier purement et simplement des machines occidentales comme avec le Super Frelon français devenu là-bas Changhe Z-8. Le début des années 1980 permit aux Chinois de développer leur premier véritable hélicoptère moderne grâce à une aide plus que substantielle de l’hélicoptériste français Aérospatiale : le Harbin Z-9, alias Haitun dans la nomenclature de l’OTAN.
En 1976 le gouvernement chinois chercha à acquérir auprès d’Aérospatiale la licence de production de son nouvel hélicoptère biturbine SA-365C Dauphin 2. Cet appareil répondait en effet aux attentes des militaires de ce pays autant pour des missions à caractère navale que terrestre. Les pourparlers entre Paris et Pékin virent l’hélicoptériste chinois Harbin chargé du chantier. Le futur appareil fut désigné Z-9.
Finalement fin 1979 un exemplaire de SA-365F, une version plus moderne doté d’un train d’atterrissage tricycle escamotable, fut livré en pièces détachées aux usines Harbin. Assemblé il vola en octobre 1980 et servit à divers essais en vol. Dans le même temps un accord fut passé pour la construction de quarante huit exemplaires de la version AS-365N, modernisé vis à vis du SA-365F et destinée à l’export. Le premier Harbin Z-9 de série sortit des ateliers d’assemblage en 1982 et fut destiné à un client civil.
Au début de l’année 1988 les responsables chinois obtinrent l’autorisation de modifier l’appareil afin de le rendre compatible avec les attentes des militaires. Ainsi le rotor anti-couple caréné fut modifié. En lieu des treize pales d’origine son Fenestron n’en possédait désormais plus que onze. Quant au train d’atterrissage il fut lui aussi revu et renforcé.
La cabine et le cockpit, eux aussi ont été redessinés. Cette nouvelle version chinoise du Dauphin 2 devint le Z-9B. Devant les modifications apportées à l’appareil d’origine l’OTAN décida dans la foulée d’attribuer à l’appareil la désignation de Haitun, c’est à dire dauphin en mandarin.
Le premier Harbin Z-9B sortit des usines Harbin fin 1993 et entra en service dans la marine chinoise un mois plus tard en tant qu’hélicoptère de recherches-sauvetages en mer et de liaisons rapides. Mais déjà les amiraux chinois envisageaient une version de combat naval. Un accord similaire à celui de 1988 fut passé afin de développer une version chinoise de l’Eurocopter AS-565 Panther, apte notamment à l’emport et au tir de torpilles ET52 de facture indigène. Cette version devint le Z-9C ou Haitun-B pour les Occidentaux.
Une autre version majeure fut conçu en tant que WZ-9 et destiné à l’armée chinoise pour des missions d’attaque au sol, de lutte antichar, et d’appui aérien rapproché. Cette version emporte et tire notamment des missiles HJ8 et HJ10 mais aussi des paniers à trente-deux roquettes de 57mm de construction soviétique, identiques à ceux équipant la majorité des versions de l’hélicoptère de combat et d’assaut Mil Mi-24.
L’accord de production des Z-9B et des versions suivantes prévoyait aussi la vente de certains de ces hélicoptères à l’export dans des pays placés dans la sphère d’influence chinoise. Cependant cette dernière avait beaucoup évolué entre les années 1980 et le début du vingt-et-unième siècle. Ainsi des pays qui auraient pu acheter des Dauphin 2 ou des Panther sélectionnèrent le Haitun, bien moins cher. Des modèles de cet hélicoptère furent ainsi vendus au Bangladesh, à la Bolivie, au Cambodge, au Cameroun, au Ghana, au Kenya, au Laos, au Mali, à la Mauritanie, à la Namibie, au Pakistan, et à la Zambie.
Mais l’utilisateur militaire principal de l’hélicoptère demeure bel et bien la Chine avec plus de cent cinquante exemplaires en service dans des missions très diverses. Appareil réellement très réussi, certainement une des modifications chinoises les plus abouties de l’industrie aéronautique contemporaine, le Harbin Z-9 donna même naissance à une machine de combat ultramoderne : le Z-19 que beaucoup considèrent comme équivalent à l’Eurocopter Tigre franco-allemand ou au Kamov Ka-52 russe.
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