L’histoire de l’aviation de chasse s’est construite à partir de la Première Guerre mondiale. C’est à cette époque qu’est née la mythologie autour des as. Des hommes qui prenaient les commandes d’avions frêles afin d’aller affronter d’autres hommes eux aussi aux commandes d’avions du même genre. Une relecture du combat des chevaliers du moyen-âge pour un 20e siècle alors naissant. Pourtant certains de ces premiers chasseurs étaient plus légers que les autres, au point que cela vire pour eux au handicap. L’un des exemples les plus connus à l’époque fut allemand : le Halberstadt D.II.
C’est en septembre 1915 que l’avionneur Halberstadt commença à réfléchir à son premier chasseur monoplace biplan. L’avion reçut logiquement la désignation de D.I. C’est l’ingénieur Karl Theis qui fut chargé du programme. Il décida d’articuler son appareil autour d’un moteur à six cylindres en ligne entraînant une hélice tractive bipale en bois. Ne réussissant pas à départager les deux moteurs qu’il envisageait, l’Argus As II de 120 chevaux et le Mercedes D.I de 100 chevaux Theis fit produire deux prototypes. Chacun vola en novembre de la même année et c’est le plus puissant des deux qui l’emporta. La Luftstreikräfte demanda cependant à Karl Theis et à la société Halberstadt de revoir leur copie. Le D.I venait juste d’être enterré.
Theis eut alors l’idée de greffer un Mercedes D.II sur le premier prototype du chasseur, celui-là même qui avait volé avec le moteur Mercedes D.I. Désormais comme le second prototype il développait 120 chevaux de puissance. Quelques aménagements aérodynamiques furent apportés, notamment la dépose du capotage supérieur de motorisation ou encore une voilure revue et corrigée. D’envergure égale sur le premier chasseur elle était devenue d’une envergure légèrement inégale, plus faible sur la partie basse que sur la partie haute. Ainsi redessiné le chasseur biplan monoplace fut commandé en série par l’aviation allemande. Une Luftstreikräfte qui l’utilisa comme Halberstadt D.II.
Les premiers exemplaires de série entrèrent en service en janvier 1916.
Le célèbre as allemand Oswald Boelcke se fit rapidement le VRP du Halberstadt D.II en remportant victoires sur victoires sur cet avion léger et à l’armement jugé faible. Entre de bonnes mains le D.II se révélait être un avion redoutable grâce justement à sa légèreté. Il fut le premier chasseur allemand pour lequel on parla littéralement d’élasticité. Cependant Halberstadt étant obligé de construire en masse ses B.III d’entraînement et d’observation une partie de la production du D.II fut confiée aux avionneurs Aviatik et Hannover.
En parallèle Karl Theis revint à son cher moteur Argus As II et le greffa sur un chasseur D.II. L’aviation allemande fut séduite et passa une nouvelle commande. L’avion était cette fois connu comme Halberstadt D.III. Des pilotes de renoms comme Lothar von Richthofen, le petit frère de l’as des as de la Première Guerre mondiale, ou encore Hermann Göring se firent une spécialité d’attaquer les avions britanniques et français à l’aide de D.III.
Göring fut cependant le premier à reconnaitre que l’élasticité et la légèreté du D.III étaient préjudiciable face aux meilleurs chasseurs de la Triple Entente. Le futur dirigeant nazi obtint cependant trois victoires confirmées sur Halberstadt D.III. À partir de l’automne 1916 la plus part des D.II et D.III encore en dotation se virent dotés de quatre à huit roquettes air-air, copiées sur les roquettes françaises Le Prieur, afin d’assurer des missions contre les bombardiers et dirigeables britanniques et français. Les résultats ne furent pas à la hauteur des attentes. Finalement à Noël 1916 la majorité des 175 Halberstadt D.II et D.III qui n’avaient pas été abattus fut retirée du service actif. L’Albatros D.III bien supérieur le remplaça dans la plus part des cas.
Avion de chasse passablement retombé dans l’oubli après la Première Guerre mondiale l’Halberstadt D.II/D.III n’était pas un avion exceptionnel, malgré ses victoires entre les mains de bons pilotes ou bien de pilotes audacieux. Il a donné naissance à une version évoluée appelée D.V. Aucun n’est parvenu jusqu’à nous.
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