Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’industrie aéronautique britannique était devenue si puissante qu’elle avait fait voler le principal chasseur à réaction allié, le Gloster Meteor. Le constructeur avait le vent en poupe, ce qui lui permit dès 1945 de proposer ses propres avions à la RAF sans que ceux-ci ne fassent suite à des Specifications de l’Air Ministry. Parmi ces avions figure le prototype de chasseur monoréacteur, dénommé Ace.
En 1946, les équipes de Gloster proposèrent à la Royal Air Force un chasseur désigné GA.1 sans que celle-ci ne daigne tester l’appareil en vol, ni même demander la construction d’un prototype. Après cet échec, les responsables de l’avionneur décidèrent de développer un nouveau chasseur bien plus moderne et abouti. Cela déboucha sur la mise au point du GA.2, un monoréacteur qui présentait de grandes ressemblances avec le Hawker Sea Hawk alors en cours de dotation dans la Fleet Air Arm. Devant le projet, l’Air Ministry décida de commander trois prototypes, dont un devant donner naissance à un chasseur monoplace terrestre destiné au remplacement des dernières versions de combat du Supermarine Spitfire.
Le Gloster GA.2 se présentait sous la forme d’un monoplan à aile médiane monoplace construit intégralement en métal. Pour des raisons économiques Gloster utilisa certaines pièces en provenance du Meteor, malgré le fait que ce dernier ne ressemblait en rien au GA.2, et notamment l’empennage. Il disposait d’un train d’atterrissage tricycle totalement escamotable. La propulsion de l’appareil était assurée par un turboréacteur Rolls & Royce Nene Mk-2 d’une puissance de 2265 kg de poussée. Le pilote prenait place dans un cockpit classique avec un siège éjectable Martin-Baker. Aucun armement ne fut monté. L’avion fut baptisé Ace par le constructeur.
Si le premier prototype fut réservé aux essais statiques, il fallut attendre le second pour voir le premier vol. Celui-ci intervint le 9 mars 1948. A cette époque, le GA.2 n’était plus à proprement parler un appareil très moderne. En effet, son architecture générale était assez marquée et la RAF ne semblait plus si intéressée par celui ci. Toutefois la commande pour le troisième prototype fut maintenue pour l’intégration des systèmes et notamment de l’armement.
Pourtant au début de l’année 1950, la donne avait changé avec le premier vol du Supermarine Type 510, le prototype du futur chasseur Swift appelé à entrer rapidement en service. De ce fait, le programme fut annulé et ce avant même la fin de l’assemblage du troisième prototype. Pourtant cet arrêt ne sonna pas définitivement le glas pour l’Ace. En effet, l’avion fut encore utilisé pendant quelques années par Gloster pour servir d’avion de servitude dans le cadre des essais en vol des différents avions conçus par la firme. C’est ainsi que le monoréacteur fut utilisé pour le développement du biréacteur de combat Javelin.
Appareil notablement raté, le GA.2 Ace n’en était pas moins une belle tentative pour Gloster de surfer sur la confiance que l’Air Ministry lui avait témoigné depuis l’avènement du Meteor Mk-I. Parmi ses carences et défauts, il convient de noter son rayon d’action ridicule sans réservoirs auxiliaires et un train d’atterrissage particulièrement fragile. Finalement le deuxième prototype, le seul apte au vol, fut réformé en 1955 sans qu’aucun armement n’ait jamais été monté à bord. Ce prototype demeure un des pires échecs britanniques de l’immédiat après-guerre.
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