En plus des forces aériennes la Première Guerre mondiale vit l’émergence des premières aviations navales. Bien entendu il n’était nullement question alors de porte-avions et encore moins de porte-hélicoptères. Pour autant les aviations embarquées firent leur apparition à la même époque sous la forme des premiers hydravions basés sur des croiseurs et cuirassés. En Allemagne c’est notamment avec le biplan Friedrichshafen FF.33 et ses dérivés comme le FF.49 que l’aéronavale défricha le domaine de vol embarqué.
En août 1914 l’empire allemand venait juste d’entrer en guerre contre la Triple Entente formée par la France, la Grande Bretagne, et la Russie. Alors que la Luftstreitkräfte s’activait autour de missions comme l’observation du champs de bataille et le réglage des tirs d’artillerie la Kaiserliche Marine de son côté ciblait avant tout les opérations de protection des littoraux et des ports allemands. La société Friedrichshafen s’était faite un nom depuis ses FF.1 et FF.2 expérimentaux d’avant-guerre dans la conception et l’assemblage d’hydravions à flotteurs.
Aussi la Kaiserliche Marine lui passa commande pour deux modèles différents d’aéronefs de ce type, le premier pour des missions portuaires et le second littorales et maritime. Ils furent respectivement désignés FF.29 et FF.33 dans la nomenclature du constructeur. L’aéronavale allemande ne possédait pas ses propres désignations, à la différence profonde de l’aviation militaire.
Le plus ambitieux des deux modèles d’hydravions était le Friedrichshafen FF.33 articulé comme le FF.29 autour du moteur à six cylindres en ligne Mercedes D.II de 120 chevaux. Il possédait un habitacle et des ailes assemblés en bois et toiles tandis que les flotteurs étaient étanchéifiés au caoutchouc. Le pilote et l’observateur prenaient place à bord de deux cockpits séparés l’un de l’autre, le premier à l’arrière et le second à l’avant. Six exemplaires en furent construits avant que l’avionneur ne propose à la Kaiserliche Marine d’en développer une version armée et mieux motorisée. Désignée FF.33b il était animé par un Maybach Mb.III de même architecture que le D.II.
Il fallut cependant attendre le Friedrichshafen FF.33e et ses cent quatre-vingt exemplaires de série pour que la production de l’hydravion décolle enfin. Comme souvent à cette époque c’est la motorisation qui faisait les sous-versions, ici le Benz Bz III à six cylindres en ligne de 150 chevaux. Par ailleurs sur FF.33e les flotteurs avaient été légèrement rallongés.
Les FF.33f, FF.33h, FF.33j, et FF.33l étaient en fait des FF.33e sur lesquels quelques améliorations marginales furent apportées. Ces quatre versions totalisèrent deux cents exemplaires entrés en service entre l’été 1915 et l’été 1916.
Construit à trente-cinq exemplaire le FF.33s était un FF.33e désarmé et doté d’une double commande pour les missions d’entraînement intermédiaire et avancé.
À la toute fin 1916 Friedrichshafen commença l’étude d’une version profondément améliorée appelée FF.49 et articulée autour d’un moteur Benz Bz IV de 200 chevaux là encore à six cylindres en ligne. Alors que jusque là l’armement des FF.33 se limitait à une mitrailleuse de calibre 7.92 millimètres montée sur affût annulaire arrière le FF.49 intégrait une arme identique mais fixée cette fois en position de chasse et synchronisée avec le pas de l’hélice. Par ailleurs ce FF.49 intégrait un équipement radio de série alors qu’il était jusque là emporté de manière spécifique selon les missions.
La Kaiserliche Marine en fit produire deux cents exemplaires par le constructeur, ainsi que vingt-cinq FF.49b sur lesquels la mitrailleuse défensive avait été déposée afin de permettre l’emport de cent kilogrammes de charges de profondeur dans le cadre de missions contre les submersibles britanniques et français. Parmi ces derniers les hydravions allemands visaient à détruire les classes Brumaire et Clorinde. Cent FF.49c furent également produits au début de l’année 1917 pour des missions de surveillance côtière avec cette fois un empennage légèrement dessiné.
Le moteur Benz Bz IV du FF.49 fut monté sur quatorze FF.33e donnant ainsi naissance au FF.39. Ces hydravions furent principalement utilisés pour des missions d’entraînement au pilotage. Le nouvel empennage du FF.49c fut monté sur trois FF.39 à titre expérimental. Ces hydravions reçurent la désignation de FF.59 mais n’entrèrent jamais en service actif.
Malgré ce que la propagande berlinoise put dire et écrire à l’époque les Friedrichshafen FF.33 et FF.49 n’eurent pas un impact réel sur le déroulement de la Première Guerre mondiale. Cependant ils permirent une surveillance accrue des côtes allemandes empêchant souvent l’approche des navires britanniques et français. Ils leur fermèrent notamment les accès aux différents civils et militaires.
Une fois la paix revenue en novembre 1918 la majorité de ces hydravions fut retiré du service. Quelques exemplaires furent alors pris en compte par la Finlande, la Hollande, la Norvège, la Pologne, et la Suède. Le Danemark eut l’autorisation par les Britanniques et les Français après de le Traité de Versailles de fabriquer localement sept FF.49 sous la désignation HB.II. C’est l’arsenal militaire Orlogsværftet qui en assura l’assemblage.
L’appellation Friedrichshafen C.I fut attribué durant quelques semaines en 1916 à un exemplaire essayé par la Luftstreitkräfte. Il s’agissait en fait d’un FF.33l. Une version terrestre fut envisagée avant de finalement être annulée pour des raisons techniques. Ce fut là le seul hydravion de cette lignée à voler pour le compte de l’aviation impériale.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.