Durant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des grands protagonistes du conflit eurent l’idée tôt ou tard d’avoir recours aux hydravions de chasse. Mais si les Japonais réussirent à tirer leur épingle du jeu avec quelques appareils, il en fut globalement assez différent dans le reste du monde. Dans les forces alliées, les Britanniques ne mirent pas longtemps à vouloir développer une version à flotteurs du célèbre Supermarine Spitfire et cela donna naissance à une machine passablement ratée, le Folland Spitfire Floatplane.
C’est sur fonds propres que Supermarine se lança au début de l’année 1940 dans le développement d’une version à flotteurs du Spitfire Mk-I. Malgré de réelles motivations, les designers et ingénieurs tâtonnaient et n’étaient pas spécialistes dans la conception d’hydravions à flotteurs. En effet, les équipes de Supermarine ne travaillaient que sur des hydravions à coque, à l’architecture radicalement opposée. C’est pour cette raison qu’ils eurent l’idée de greffer deux flotteurs prélevés sur une version hydravion du chasseur naval Blackburn Roc.
Mais les essais statiques s’avérèrent décevants et le programme en resta là. Sans que l’hydravion n’ai eut le temps de voler. Ou tout du moins dans un premier temps. Quelques mois plus tard, la Royal Air Force demanda officiellement au bureau d’études de Folland Aircraft de développer une version hydravion du Spitfire Mk-VB. Cette fois-ci, les flotteurs furent développés spécifiquement pour le chasseur monomoteur de la RAF.
Un premier prototype fut produit en juin 1942 et réalisa son vol inaugural trois mois plus tard en septembre 1942.
Même si cet appareil n’avait pas les qualités de vol de son homologue terrestre, il conserva un certain crédit auprès des responsables britanniques. Si bien qu’une commande fut passée pour trois hydravions de série. Les cellules étaient livrées par Supermarine et l’assemblage final se faisait en atelier chez Folland. Une fois assemblés, les trois hydravions furent livrés à un flight de la RAF basé en Egypte. Là ils assuraient des missions à partir du lac Amer. Ils y affrontaient les avions de transport et bombardiers italiens, mais lorsque les Allemands envoyèrent sur place des chasseurs plus modernes dès la fin de l’année 1943, les trois Spitfire Floatplane furent envoyés en Méditerranée.
Il était prévu qu’ils attaquent les avions allemands évoluant en Grèce, mais vu leur infériorité face à des avions de la Luftwaffe comme le Messerschmitt Bf 109 ou le Focke-Wulf Fw 190, ils ne firent que quelques vols de reconnaissance à vue. Finalement, ces trois hydravions de chasse furent retirés du service en mai 1944 sans être réellement remplacés.
A la même époque Folland et Supermarine modifièrent un Spitfire Mk-IX destiné à préfigurer un hydravion de chasse et d’interception pouvant opérer sur les fleuves européens. Un avion fut modifié et vola en février 1944. Selon les deux avionneurs, ce chasseur devait pouvoir déjauger depuis la Seine, le Rhin, ou encore le Danube. En fait, le Spitfire Floatplane Mk-IX visait clairement les opérations de libération de l’Europe. Les essais furent conduits depuis la Tamise, mais le projet en resta à l’état de prototype, la RAF et l’US Army Air Force s’octroyant une véritable maîtrise des cieux allemands.
Finalement les Spitfire Floatplane ne connurent qu’une carrière opérationnelle très limitée. Ils furent les seuls hydravions de combat de la RAF à ne pas dépendre du tout du Coastal Command durant toute la Seconde Guerre mondiale.
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