Si la Seconde Guerre mondiale a vu la naissance de bien des progrès aéronautiques comme l’aviation à réaction, l’hélicoptère militaire, le radar embarqué, ou encore la naissance des engins balistiques, elle a vu aussi émerger des concepts originaux tels les planeurs de transport ou encore les planeurs autogires captifs. Ces derniers engins, non motorisés, ressemblait à de frêles hélicoptères et étaient employés pour l’observation et le réglage des tirs d’artillerie. Le plus célèbre de ces aéronefs est sans conteste le Focke-Achgelis Fa-330 allemand.
C’est à la toute fin de l’année 1941, lorsque l’entrée en guerre des Etats-Unis apporta un second souffle à l’effort de guerre des Alliés, que la Kriegsmarine (marine de guerre nazie) demanda l’étude et le développement d’un système aéroporté de surveillance et d’observation capable d’être embarqué à bord de ses U-Boots, ses fameux sous-marins qui pourchassaient en Atlantique nord les convois maritime entre l’Amérique et le Royaume Uni.
Les responsables de la marine allemande comptaient s’inspirer des travaux réalisés avant guerre en France et au Japon concernant des hydravions embarqués à bord des submersibles. Toutefois leurs sous-marins n’avaient pas la taille suffisante pour recevoir de tels appareils.
C’est le constructeur Focke-Achgelis, spécialiste des voilures tournantes, qui présenta à la Kriegsmarine un projet particulièrement novateur, celui d’un planeur autogire ressemblant fortement à un hélicoptère.
De conception assez simple, cet appareil ne possédait pas de moteur, sa sustentation étant assurée par un effet cerf-volant entraînant un rotor libre à trois pales. Pour le reste le fuselage se composait de tubes en acier et de câblage reliant l’appareil à un treuil installé sur le chapiteau du navire. Le pilote prenait place sur un petit siège en bois. Pour tout avionique, il possédait un petit interphone qui permettait au pilote de transmettre des informations au commandant du submersible.
Dans sa configuration finale, le Focke-Achgelis Fa-330 réalisa son premier vol en juillet 1942. Il fut baptisé Bachstelze.
Les premiers exemplaires commencèrent leur entrée en service dès l’automne 1942. Malgré la simplicité d’emploi de l’appareil, les futurs pilotes avaient besoin d’une formation poussée. L’Allemagne nazie n’ayant pas de structure permettant l’instruction des pilotes de Fa-330 celle-ci avait lieu à la soufflerie de Chalais-Meudon en proche banlieue parisienne.
Lorsqu’ils étaient embarqués, les Fa-330 pouvaient être assemblés en sept minutes. Le pilote prenait alors place sur son siège, et le rotor était alors lancé avec l’aide de la force éolienne. Relié au navire par son câble d’une longueur de 300 mètres il pouvait ainsi observer l’océan. Les planeurs autogires pouvaient ainsi repérer les convois maritimes, ou encore les navires de guerre américains ou britanniques mettant en danger le sous-marin.
Malgré la longueur du câble les Fa-330 n’avaient pas l’autorisation de dépasser l’altitude de 220 mètres, pour des raisons de sécurité vis à vis des hydravions et avions de patrouille maritime alliés. L’emploi des planeurs autogires captifs dura pratiquement jusqu’à la fin des hostilités, à bord d’une bonne partie des sous-marins de la flotte nazie.
Au lendemain de la guerre, les Focke-Achgelis Fa-330 furent testés par les Alliés mais le concept en resta là, les progrès des radars et des hélicoptères ayant été tels que les planeurs autogires captifs n’avaient plus de raison d’être.
De nos jours un de ces appareils est préservé en France dans le hall des voilures tournantes du Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget.
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