Fiat G.91

Conçu en réponse à une spécification de l’OTAN émise au début des années cinquante concernant un avion de chasse et d’attaque léger, le Fiat G.91 R ne fut pris en compte que par l’Allemagne de l’Ouest et l’Italie. Plusieurs versions de cet appareil sont en service dans l’Aeronautica Militare Italiana : les G.91R/1A et G.91R/1B (avec un fuselage et un train d’atterrissage renforcés) d’attaque et de reconnaissance (45 exemplaires), servant au sein des 141 et 1031 Gruppi, basés à Trévise / San Angelo; le G-91T Gina biplace, pour la formation des pilotes et l’entraînement au tir; et le G-91T/l, armé de deux mitrailleuses de 12,7 mm et comportant deux points d’attache sous voilure. Ces deux dernières variantes équipent les 201° et 204° Gruppi de la Scuola Volo Basico Avanzato Aviogetti, installée à Amendola.
De 1964 à 1981 inclus la patrouille des Frecce Tricolori évolua sur G.91 PAN.

Peu après l’entrée en service du G.91R, la branche aéronautique de la firme Fiat (devenue Aeritalia) constata que le turboréacteur qui l’équipait n’était pas assez puissant pour le fuselage de l’appareil. Fiat réalisa donc un prototype, désigné G.91Y, propulsé par deux turboréacteurs J85. Cette machine, qui pouvait emporter une charge offensive plus importante et qui était équipée d’un siège éjectable zéro-zéro, se révéla particulièrement efficace en combat aérien. Elle fut commandée à 67 exemplaires et servi jusque dans les années 1990 et son remplacement par l’AMX italo-brésilien.

En Allemagne de l’Ouest le Fiat G.91 fut utilisé comme chasseur léger en remplacement du Republic F-84F Thunderstreak dès juillet 1961. Les exemplaires de la Luftwaffe étaient produits localement par Dornier. L’entrée en service de nouveaux chasseurs dans les années 1970 conduisit Berlin à reclasser ses G.91 R comme avions d’attaque tactique et d’appui rapproché, un rôle qu’ils conservèrent jusqu’en 1982 et leur remplacement par le Dassault-Breguet / Dornier Alpha Jet A franco-allemand.

En 1961 c’est le Portugal qui acheta également le G.91 et l’employa rapidement dans ses guerres de décolonisation en Afrique. Entre 1966 et 1973 ces petits chasseurs bombardiers réalisèrent plusieurs dizaines de raids aériens en Guinée Bissau, notamment à l’aide de roquettes au phosphore et de bidons de napalm.
Comme purs chasseurs les G.91 R portugais avaient remplacé les North American F-86A Sabre et étaient jugés plus maniables. Le Portugal retira du service ses G.91 en 1993.

Par ailleurs quatre exemplaires furent essayés par la Grèce. Il s’agissait de Fiat G.91 produits par Dornier. Ils furent rendus à l’Allemagne de l’Ouest. En 1961 l’US Air Force et l’US Army testèrent également le petit jet italien, mais sans succès.

Aujourd’hui plusieurs exemplaires sont visibles dans de nombreux musées aéronautiques. Un Fiat G.91 R/3 aux couleurs allemandes est notamment préservé par le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.