Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale l’Italie n’était pas dans le même état que l’Allemagne. Le fait qu’une partie du pays se soit rangée du côté des Alliés lui octroyait un statut proche de celui des vainqueurs. De ce fait le pays pouvait conserver la pleine et entière jouissance de son industrie aéronautique. C’est ce qui permit aux industriels italiens de poursuivre les travaux entamés durant le conflit et notamment concernant les avions à réaction. Malgré quelques prototypes au succès souvent mitigé l’Italie peinait vraiment à se lancer pleinement dans le monde des jets. Le premier avion de ce type produit en (petite) série localement est à l’image de cet engagement poussif, le Fiat G.80.
C’est l’ingénieur Guiseppe Gabrielli, déjà responsable du développement du chasseur G.50 et de l’avion d’entraînement intermédiaire G.59 qui fut chargé de développé un jet d’entraînement de nouvelle génération. L’avion avait reçu la désignation de G.80 par le constructeur. Gabrielli fut nommé en 1947.
Rapidement il chercha doter son avion d’un réacteur bon marché et ayant déjà fait ses preuves. Après s’être intéressé aux propulseurs américains il fit finalement le choix du De Havilland Goblin, d’une poussée de 1600 kg, similaire à celui équipant le Gloster Meteor. Les designers placés sous son autorité travaillèrent d’arrâche-pieds et finalement le prototype fut prêt fin 1951.
Outre sa propulsion il se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse droite construit intégralement en métal et faisant appel à un train d’atterrissage tricycle escamotable. L’élève et l’instructeur prenaient place de manière assez classique dans un poste de pilotage biplace en tandem. Deux mitrailleuses de calibre 12.7mm étaient installés dans le nez tandis qu’une petite charge externe de 340 kg pouvait être tirée. C’est dans cette configuration que le G.80 réalisa son premier vol le 9 décembre 1951.
Rapidement Fiat tenta de le placer auprès de l’Aeronautica Militare Itialiana, mais sans finalement en retirer la commande escomptée. En effet seuls quatre avions de série furent achetés. Parallèlement le constructeur développait de nouvelles versions, et notamment le G.82, un G.80 adapté aux besoins de l’OTAN, avec notamment les indications de bord en anglais. Avec celui-ci Fiat visait clairement les marchés d’export. Cependant la montée en puissance en France du CM-170 Magister gâcha profondément les espoirs italiens. L’avion français, biréacteur, était jugé plus sûr et plus économique que le G.82.
Le résultat fut qu’en 1955 les neuf G.80 de série et de présérie furent pris en compte par le Reparto Sperimentale Volo, le centre italien d’essais en vol en tant qu’avions d’entraînement, de plastrons volants, et de soutien aux tests. Deux ans après son entrée en service le G.80 fut retiré du service et remplacé par le Lockheed T-33, pourtant plus ancien.
Néanmoins le Fiat G.80 servit encore pendant deux ans d’avion de servitude pour Fiat, notamment dans le cas du développement du chasseur léger et avion d’entraînement avancé G.91, une machine autrement plus réussie. Aujourd’hui un de ces avions est préservé au musée de la force aérienne italienne à Vigna di Valle.
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