Durant la Seconde Guerre mondiale, les avions de combat conçus par Giuseppe Gabrieli furent parmi les meilleurs chasseurs italiens. Par rapport aux autres aéronefs de ce type, ils étaient particulièrement maniables et bien armés. Fiat, en tant qu’avionneur des ces appareils, décida au lendemain du conflit de donner un successeur au plus célèbre de ses chasseurs, le G.55 Centauro, avec un appareil hybride puisque disposant d’une motorisation d’origine britannique et d’un armement espagnol : le G.59.
Cet appareil n’était ni plus ni moins qu’un Centauro remotorisé et réarmé. Au lendemain de la fin des hostilités, les stocks de moteurs allemands Daimler-Benz DB-605A commençaient sérieusement à diminuer. Et ni Fiat ni Isotta-Fraschini, les deux principaux motoristes italiens de l’époque, ne souhaitaient construire cette machine sous licence. Et ce même si les licences sur les équipements d’origine allemande étaient alors très aisées à obtenir. C’est la raison pour laquelle l’avionneur italien s’orienta vers le Rolls & Royce Merlin T24-2 directement dérivé de celui équipant le chasseur américain North American P-51D Mustang alors en service dans l’Aeronautica Militare Italiana (AMI). Hormis ce moteur, le nouvel avion, fraîchement désigné G.59, reçut comme armement principal quatre canons Hispano d’un calibre unitaire de 20mm installés dans les ailes.
En 1948, l’Aeronautica Militare Italiana passa commande pour 18 avions de ce type destinés au remplacement des derniers Macchi MC-202 Folgore hérités de l’état fasciste. Par rapport à ces derniers le G.59 était un chasseur totalement nouveau, tant dans ses capacités que dans sa maniabilité. Les G.59 étaient réservés à la défense aérienne du nord de l’Italie, une région redoutant peu l’attaque d’appareils ennemis, car limitrophe de la France et de la Suisse, deux pays alors alliés.
Deux ans plus tard, en 1950 l’AMI commanda douze appareils supplémentaires ainsi que six biplaces d’entraînement. Ces derniers avions n’emportant que deux canons de 20mm en lieu et place des quatre initiaux. L’année suivante, en 1951, l’Italie acheta 40 monoplaces de plus. Toutefois, à cette époque le G.59 à moteur à pistons était un appareil déjà totalement obsolète, notamment vis à vis des Dassault MD-450 Ouragan ou encore le Gloster Javelin, alors tous deux en cours de développement respectivement en France et au Royaume Uni. Le Fiat G.59 demeura en service en Italie jusqu’en 1958.
L’appareil connut également un certain succès à l’export, notamment compte tenu du nombre important de chasseurs de seconde main issu de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi trente appareils, dont quatre biplaces, furent vendus à la Syrie. Par rapport aux appareils en service dans la force aérienne italienne, les biplaces syriens emportaient quatre mitrailleuses Vickers d’un calibre unitaire de 12.7mm dans les ailes. A la même époque, l’Egypte décida de commander 20 appareils dont deux biplaces. Toutefois, la commande fut par la suite annulée, du fait de problèmes économiques consécutifs à un conflit régional avec Israël. Les vingt appareils « égyptiens » furent finalement rétrocédés à l’AMI qui les employa à partir de 1952 comme avions d’entraînement avancés et de reconnaissance diurne.
De son côté, la Syrie engagea ses G.59 contre les forces israéliennes en 1954 et 1956 dans des accrochages régionaux. Face à la force aérienne israélienne, dotés de chasseurs à réaction d’origine britanniques et françaises, les monomoteurs ne firent pas le poids. La Syrie conserva ses chasseurs Fiat jusqu’en 1963, les remplaçant finalement par des MiG-17 d’origines soviétiques.
Bien qu’assez efficace, maniable, et bien armé le Fiat G.59 était finalement un avion totalement obsolète à peine deux ou trois ans après son entrée en service. Mais ce fut là le lot de la plupart des chasseurs à moteur à pistons conçus et réalisés après 1945. Quoiqu’il en soit ce chasseur fut le dernier avion à moteur à pistons de la série G chez Fiat. Par la suite Giuseppe Gabrieli créa un des meilleurs jets du début de la Guerre Froide : le G.91 monoréacteur.
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