Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Italie ne se trouvait pas dans le même état que l’Allemagne. Le ralliement d’une partie de ses forces et de sa population aux Alliés avait largement contribué à protéger le pays, et aussi son outil industriel. Ainsi le secteur aéronautique était en 1945 en capacité de concevoir et de produire de nouveau avions à même de fournir l’Aeronautica Militare Italiana. L’une des toutes premières réalisations de l’après-guerre fut un petit avion d’entraînement de base assez réussi, le Fiat G.46.
En 1946, les responsables de l’Aeronautica Militare Italiana annoncèrent qu’ils recherchaient un avion d’entraînement basique et intermédiaire destiné au remplacement des machines construites avant et pendant la guerre, et notamment les biplans Caproni Ca-100. Deux constructeurs relevèrent le défi, Fiat et Macchi. Le premier proposa un très classique biplace en tandem désigné G.46 tandis que le second amenait un biplace côte à côte type avion d’aéroclub, le MB-308. Rapidement c’est le premier de ceux ci qui fut choisi, le MB-308 se muant petit à petit en avion d’observation et de servitude.
De facture assez classique, le Fiat G.46 se présentait sous la forme d’un monomoteur monoplan à aile basse cantilever. Il était propulsé par un moteur à six cylindres en ligne Alfa-Roméo 115 d’une puissance de 205 chevaux entraînant une hélice bipale en métal. Par ailleurs l’avion possédait un train d’atterrissage classique escamotable. L’instructeur et son élève prenaient place dans un cockpit biplace en tandem assez rudimentaire. La structure même de l’avion était économique faisant appel au bois, au contreplaqué, et aux métaux légers. Le Fiat G.46 n’était pas armé. Il réalisa son premier vol en juin 1947.
Immédiatement, l’avion fut commandé en série par l’AMI à hauteur de dix exemplaires de présérie. Il s’en suivi plusieurs séries différentes pour un total de 150 exemplaires. Quelques exemplaires, désignés G.46-3A et G.46-4A avaient la particularité d’être des avions d’entraînement avancé monoplaces. Toutefois cette configuration très particulière demeura marginale, la plupart des G.46 construits étant des biplaces. La motorisation elle aussi évolua lentement mais réellement pour gagner un petit peu en puissance. En 1952 les forces italiennes reçurent le dernier de leurs G.46.
Les Fiat G.46 ont équipé les écoles de pilotage de l’AMI pendant une vingtaine d’années. Ils furent utilisés aussi bien pour l’entraînement primaire et intermédiaire, que pour la formation à l’acrobatie. Dans ce domaine l’agilité naturelle de ce petit avion fit souvent merveille. Les derniers furent remplacés par les premiers SIAI-Marchetti SF-260. Par la suite plusieurs dizaines étaient revendus aux différents aéroclubs italiens, mais également en Suisse et en France.
L’avion connut un petit succès à l’export. En effet, des G.46 ont volé sous les cocardes de l’Argentine, de l’Autriche, et de la Syrie. Ce dernier pays étant celui qui a conservé ses monoplans Fiat le plus longtemps, jusqu’à la fin des années 80. Les deux autres pays ont fait voler leurs G.46 pendant une grosse quinzaine d’années.
Contemporain du DHC-1 Chipmunk canadien, le Fiat G.46 ne connut pas un succès aussi important, sa production se limitant à 220 machines, hors prototypes. Toutefois ses capacités de voltige aérienne et sa maniabilité en firent rapidement un avion incontournable dans les meetings aériens européens des années 50 et 60. Il fallut attendre l’arrivée du Nord N-3202 pour trouver une machine capable de rivaliser avec lui. Aujourd’hui quelques uns sont maintenus en état de vol, notamment un avion en Italie souvent présenté sous une anachronique livrée de la Regia Aeronautica.
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