Les opérations aériennes de la Première Guerre mondiale permirent de réaliser quelques-unes des avancées de l’histoire aéronautique militaire et de permettre d’améliorer des techniques de combat. Parmi les missions nées durant ce conflit figure le bombardement nocturne. Et le premier appareil qui réalisa une telle attaque fut un biplan français : le Farman MF-11.
Directement dérivé du MF-7, l’histoire du MF-11 est assez chaotique. En effet, rien ne laissait présager que ce frêle aéronef allait entrer dans l’Histoire et marquer à jamais l’aviation et la Première Guerre mondiale. Maurice Farman pensa directement cet avion comme un bombardier. Mais surtout, il s’agissait d’un appareil destiné à pouvoir se défendre par lui-même.
A l’été 1914, la France manquait cruellement de bombardiers dignes de ce nom et c’est ainsi que débuta l’aventure du MF-11. Le Ministère de la Guerre se rendit compte que la configuration particulière du MF-7 l’empêchait d’emporter la moindre charge de bombes. Des modifications à cet avion d’entrainement et d’observation furent donc apportées. Et ainsi naquit le MF-11.
Celui-ci se présentait sous la forme d’un biplan biplace bipoutre. Doté d’un cockpit à ciel ouvert, le pilote prenait place à l’arrière tandis que l’observateur s’installait à l’avant avec sa mitrailleuse mobile Lewis d’un calibre de 7.7mm destiné à défendre l’avion contre d’éventuels chasseurs ennemis. Propulsé par un moteur à huit cylindres en V Renault d’une puissance de 70 chevaux, et entraînant une hélice propulsive bipale en bois, le MF-11 disposait d’un train d’atterrissage composé de quatre roues montées deux par deux. De petites béquilles se trouvaient sous l’empennage double. La charge de bombes du MF-11 se composait de 18 projectiles explosifs ou incendiaires d’une masse unitaire de 7 kg 500 g montés sous l’intrados de fuselage. L’avion réalisa son premier vol en septembre 1914.
Outre le moteur Renault de 70 chevaux, un autre d’une puissance de 100 chevaux et aussi un Canton-Unné pouvaient être montés en série sur MF-11. Les commandes de l’Aéronautique Militaire Française furent massives pour cet avion.
Lors des premiers jours du conflit, les MF-11 menèrent la plupart des missions de bombardement de jour contre les positions allemandes. Mais c’est réellement dans la nuit du 20 au 21 décembre 1914 que l’avion entra dans l’Histoire en effectuant la première mission de bombardement de nuit. Sa cible était les installations allemandes à Ostende en Belgique. Pour mener à bien cette mission, les MF-11 n’embarquaient en fait que dix bombes, permettant ainsi de libérer de la place et d’emporter deux phares de longue puissance. Ces appareillages orientaient les pilotes vers leur objectif. Le raid sur Ostende fut une demie victoire, puisque seule la moitié de la centaine de MF-11 engagés dans l’opération atteignit les installations militaires allemandes et notamment les navires de guerre mouillant dans ce port belge.
Par la suite, des MF-11 servirent en Belgique, en Russie, au Portugal, en Italie et au Royaume Uni. Dans ce dernier, c’est le Royal Naval Air Service, l’ancêtre de la Fleet Air Arm, qui utilisa 90 exemplaires de cette machine pour des missions de bombardement et de patrouille maritime.
La plupart des MF-11 restèrent en service jusqu’à la fin 1916, époque à laquelle ils étaient devenus totalement obsolètes. Le MF-11 fut quelques fois surnommé Shorthorn, notamment par les Britanniques. Outre les bombes, quelques appareils ont emporté des roquettes Le Prieur.
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