Né en 1895 à Oneonta, dans l’État de New- York, Sherman M. Fairchild complète des études universitaires en génie et s’intéresse particulièrement à la photographie aérienne. Il fonde la Fairchild Aerial Camera Corporation en 1920 et livre ses premières cameras à l’armée de l’air américaine. Afin de répondre à la demande du secteur civil, il met également sur pied l’entreprise Fairchild Aerial Surveys afin d’offrir des services de photographie aérienne et de cartographie. Insatisfait des avions alors disponibles, il décide de développer un appareil spécifiquement conçu à cette fin et fonde, en 1925, la Fairchild Aviation Corporation.
Son premier prototype sera le Fairchild FC-1, un avion monoplan à aile haute avec un habitacle fermé et chauffé pour protéger l’équipage et son équipement photographique. Aussi, un grand soin sera apporté à la conception des ailes, ailerons et empennage afin d’assurer une grande stabilité de l’avion en vol. D’une capacité de cinq passagers, les premiers Fairchild FC-2 sortent de l’usine d’assemblage en 1927. Pouvant être équipé avec flotteurs, roues ou skis, le FC-2 attire rapidement l’attention au Canada et plus particulièrement celle des pilotes de brousse et de l’Aviation royale canadienne (ARC). Jusqu’alors, les avions de brousse utilisés étaient principalement des hydravions à coque, comme les Curtiss HS-2L, hérités de la Première guerre mondiale. Les lacs du nord canadien étant gelés jusqu’à cinq mois par année, cela limitait grandement leur usage. Dès 1930, pas moins d’une trentaine de FC-2 apparaissaient au registre civil canadien, de même qu’une vingtaine d’appareils arborant les cocardes de l’ARC.
La version la plus évoluée du FC-2 fut le FC-2W-2 (plus tard désigné FC-71) capable d’embarquer sept passagers. Comme les versions précédentes, le fuselage du FC-71 était constitué d’une ossature en tubes d’acier et de bois pour les ailes, le tout entoilé. Un moteur en étoile Pratt & Whitney Wasp de 9 cylindres d’une puissance de 420 ch. assurait la motorisation de l’appareil. Le FC-71 était également doté d’ailes repliables pour en faciliter l’entreposage.
Effectuée sur des appareils FC-2W-2, le transport de passagers entre Montréal et New York fut la première liaison commerciale canado-américaine. En 1928, deux FC-2W-2 canadiens ont été les premiers avions à porter secours à l’équipage du Junkers W.33 Bremen qui avait effectué un atterrissage d’urgence près du Labrador, après avoir effectué le premier vol transatlantique est-ouest. Aussi, Richard E. Byrd utilisa un FC-2W-2 pour photographier et cartographier l’Antarctique en 1929. Le succès immédiat des FC-2 et FC-2W-2 au Canada incita Fairchild à créer l’entité canadienne Fairchild Aircraft Ltd et construire une usine à Longueuil au Québec. Le Fairchild FC-71C (C pour Canada) y fut le premier appareil mis en production pour répondre notamment à une commande de l’ARC.
Largement utilisés pour la photographie aérienne et le transport, une douzaine de FC-71C furent livrés à l’ARC et s’ajoutèrent à la flotte de FC-2 déjà en service. Fait inusité, un certain nombre de FC-71C de l’ARC rejoindront une flotte d’hydravions Canadian Vickers Vedette sur la côte Atlantique afin de lutter contre la contrebande d’alcool à destination des États-Unis durant la prohibition. De vastes régions de l’Amérique peu ou pas cartographiées, particulièrement dans le nord canadien et l’Alaska, furent systématiquement photographiées grâce aux caméras et avions développés par Fairchild. Les derniers appareils FC-71C quittèrent l’ARC en 1946.
La majorité des appareils FC-71C furent toutefois acquis par des opérateurs privés d’avions de brousse au Canada et en Alaska pour assurer des services aéropostaux, ainsi que le transport de passagers et de fret. De taille supérieure au FC-71, le FC-82 conçu spécifiquement par Fairchild Canada deviendra également un autre avion de brousse fort apprécié.
Malgré la popularité de ces avions, leur assemblage cessa net en 1939 chez Fairchild Canada pour faire place à la production prioritaire du Bristol Bolingbroke, afin de répondre à une commande de l’ARC qui avait un urgent besoin d’avions de patrouille pour défendre les côtes du Canada qui venait d’entrer en guerre.
Quelques appareils FC-71 encore en état de vol existent encore aujourd’hui aux mains de collectionneurs privés. On peut également en admirer un exemplaire du FC-71C au Western Canada Aviation Museum.
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