Les origines de l’Eurocopter EC-135 remontent au Bö-108, un appareil lui même dérivé du Bö-105, best-seller absolu de MBB vendu à plus de vingt pays dans le monde. Alors que le Bö-108 avait réussit deux périodes d’essais en vol avec à chaque fois un propulseur différent, la naissance d’Eurocopter changea en profondeur la donne. En effet le Bö-108 devint le premier véritable chantier entre les équipes allemandes et françaises. Plusieurs modifications profondes furent apportées à l’appareil. La plus visible était sans nul doute le remplacement du rotor anticouple classique par un Fenestron, le rotor caréné disposant d’un empennage typique de certaines machines d’Aérospatiale comme par exemple le Dauphin. Le nez de l’hélicoptère fut également revu et affiné. Les patins d’atterrissage furent eux aussi renforcés grâce à l’intervention du composite carbone kevlar, là aussi si cher aux ingénieurs français.
La motorisation fut dès le départ pensée pour deux propulseurs différents : un turbomoteur Turboméca Arrius-2B de 583 chevaux et un autre Pratt & Whitney PW206B de 562 chevaux. Le nouvel hélicoptère fut prévu pour l’emport de deux turbomoteurs.
À l’instar de nombreux appareils de ce type conçu dans les années 1990 le nouvel hélicoptère était prévu pour n’être servit que par un seul pilote. Le prototype numéro 1 réalisa son premier vol le 15 février 1994. Les premières livraisons commencèrent après les certifications allemandes, américaines, et françaises qui intervinrent en juin 1996. Il fut baptisé EC-135.
La première commande militaire eut lieu en 1999 lorsque la Heersflieger (aviation de l’armée de terre allemande) acheta trente appareils pour ses missions de formation auprès de ses futurs pilotes d’hélicoptère en remplacement de ses dernières Alouette II. Ces appareil servent actuellement dans une livrée uniformément grise et sont, chose rare pour des machines d’entrainement modernes, dépourvues de panneaux dits « day-glow » pour une meilleure visibilité en vol ou après un crash. Les EC-135 de l’armée de terre allemande peuvent également le cas échéant remplir des missions de surveillance, de liaison, voire même de transport d’état-major. En 2007 onze appareils supplémentaires ont été acquis pour remplacer de vieux Bell UH-1D utilisés dans ce genre de missions. Les EC-135 jouissent d’une excellente réputation auprès des pilotes allemands. La Luftwaffe dispose également de six appareils de ce type depuis 2006.
En 1998 Eurocopter se lança dans l’étude d’une version armée de son biturbine qui déboucha sur l’EC-635, une machine vouée aux missions de lutte antichar, de reconnaissance armée, d’appui tactique tout temps, et même de dépose des commandos. Afin de pouvoir remplir ces missions si caractéristiques quelques menues modifications furent apportées à l’appareil d’origine. Ainsi un plancher renforcé pour contrer les tirs d’armes automatiques fut installé, le treuil disponible sur certaines machines de sauvetage fut renforcé lui aussi, un crochet pour corde lisse et une trappe de planche fut installée, ainsi que des possibilités d’ancrage d’armement qui furent aménagés le long du fuselage de la machine.
Le premier contrat pour ce type d’appareil fut passé en octobre 1999 par le Portugal qui cherchait alors un appareil d’appui tactique rapproché sans toutefois avoir les moyens d’acquérir un hélicoptère de combat pur. La Força Aerea Portuguesa décida d’acheter neuf appareils sous la désignation d’EC-635T2. Toutefois ce contrat demeura sans suite, le pays n’ayant alors même pas les moyens d’acquérir des appareils de ce type. Malheureusement pour Eurocopter le contrat fut rompu après le lancement de la production des appareils. Il fallu attendre 2002 pour que ces neuf hélicoptères trouvent preneurs en la personne de la Royal Jordanian Air Force qui acheta en outre quatre appareils supplémentaires en janvier 2006.
Les EC-135 jordaniens sont armés de missiles antichars AGM-114 Hellfire d’origine américaine, de roquettes de 70mm et de pod-mitrailleuses de 7.62mm fournis par l’armurier belge Fn Herstal. Ces appareils sont aptes au vol de nuit grâce à des JVN et emportent un FLIR (Forward Looking Infra Red) similaire à celui des EC-725 Caracal des forces spéciales françaises.
Mais l’un des marchés les plus intéressants passés par Eurocopter est certainement celui qui concerne la Suisse. En effet dans ce pays les vingt EC-635 commandés, dont seize localement assemblés sous licence, en 2005 doivent remplacer à terme les vieux SA-316B Alouette III. Pour Eurocopter cela représente un formidable argument commercial dans la fourniture d’un remplaçant au célèbre appareil spécialisé dans le vol en montagne. Les EC-135 helvètes ont été acquis pour remplir des missions d’entrainement, de patrouille frontalière, et de transport de personnel. Ils appartiennent au standard EC-635P2.
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