Eurocopter EC-130

Principal constructeur d’hélicoptères en Europe durant plus de vingt ans la société Eurocopter a su développer une des gammes parmi les plus vastes du marché, allant de l’hélicoptère léger monoturbine EC-120 Colibri au lourd hélicoptère de transport et d’assaut biturbine EC-725 Mk-2 Caracal. Certains sont spécifiquement des hélicoptères militaires, d’autres sont des machines mixtes pouvant servir également sur le marché civil.

Il est une machine à part dans le catalogue de l’hélicoptériste. Un appareil au succès civil et parapublique incontestable mais qui peine encore à trouver ses marques sur le marché militaire. En attendant c’est sous les couleurs de plusieurs services de police dans le monde qu’il vole : l’Eurocopter EC-130.

C’est au milieu des années 1990 que les dirigeants d’Eurocopter eurent l’idée de développer un nouvel hélicoptère civil destiné au remplacement des célèbres AS-350B Écureuil hérités de la société Aérospatiale. Mais la tâche n’était pas simple, l’appareil étant un succès total sur tous les marchés : civils, parapubliques, et même militaires. Fallait-il en même temps trouver un remplaçant aux AS-550, les versions monoturbines du célèbre Fennec militaire ?

Assez étrangement les dirigeants de l’entreprise européenne décidèrent de laisser cette question en suspend.
A l’époque il existait aussi un débat sur l’architecture de l’appareil. Devait-il être doté d’un rotor anticouple classique ou d’un protégé type Fenestron comme certaines machines du constructeur ? Et la réponse vint d’essais en vol menés une petite dizaine d’années auparavant.
On décida de lui attribuer la désignation d’Eurocopter EC-130.

En effet en 1986 Aérospatiale fit voler un AS-350D Astar profondément modifié. Doté d’un Fenestron, de patins d’atterrissage nouveaux, et d’une turbine Turboméca TM733 de 750 chevaux il réalisa ses essais en vol sous l’immatriculation provisoire F-WYMY avant de recevoir une définitive : F-WGMQ. Désigné AS-351 cet hélicoptère vola durant plusieurs campagnes d’essais mais aussi des présentations officielles, sans pour autant susciter un intérêt réel. Il trône aujourd’hui à Marignane, à l’entrée d’un des sites de production du constructeur.

Malgré son échec l’AS-351 permit de faire avancer le chantier de développement de l’EC-130. Dans le même temps les ingénieurs décidèrent d’appliquer au nouvel hélicoptère des techniques parmi les plus modernes. Ainsi il fut le premier hélicoptère civil au monde doté du fameux FADEC (pour Full Authority Digital Engine Control) qui permet une meilleure gestion du turbomoteur depuis le cockpit de l’appareil. Jusque là ce système était réservé aux appareils militaires, notamment aux avions de combat.

Les travaux allèrent bon train et le premier prototype fut assemblé avant la fin de la décennie. Extérieurement l’Eurocopter EC-130 se présentait sous la forme d’un hélicoptère monoturbine construit en métal et matériaux composites. Doté d’un rotor principal tripale et d’un Fenestron il disposait d’un patin d’atterrissage de nouvelle génération. Sa propulsion était assurée par un turbomoteur Turboméca Arriel 2B1 d’une puissance de 847 chevaux au décollage et 730 en continue. Outre le pilote la cabine permet d’accueillir jusqu’à sept passagers dans un confort de haut niveau. Le cockpit a été pensé pour accueillir les équipements les plus modernes dont des écrans LCD. Pour le reste l’appareil est de facture assez classique.
C’est dans cette configuration que le prototype vola pour la première fois le 24 juin 1999.

Rapidement il s’affirma comme un succès sur le marché civil, proposé sous la désignation Eurocopter EC-130B4 similaire au prototype. Les versions B1, B2, et B3 concernaient alors des AS-350. Plusieurs services de secours américains commandèrent des versions d’évacuation sanitaire. Ces appareils étaient localement construits par American Eurocopter.

Rapidement des services de police américains eurent eux-aussi l’idée d’acquérir des EC-130 comme appareils de surveillance urbaine, de liaisons, et de soutien opérationnel. Ainsi le LBPD (pour Long Beach Police Department) acheta deux de ces hélicoptères pour les mettre notamment au service de leurs équipes SWAT, l’équivalent américain de nos GIPN français.

Une version dotée d’une turbine Turboméca Arriel 2D développant 952 chevaux au décollage et 852 en continue a été lancée en tant qu’EC-130T2. Celle-ci est d’ailleurs destiné au travail aérien, et notamment à la lutte contre le feux de forêts au moyen d’un équipement de type Bambi Bucket. Des EC-130T2 volent aussi bien aux États-Unis qu’en Europe ou en Russie.

Concernant les forces de l’ordre plusieurs autres pays, dont le Brésil, utilisent des Eurocopter EC-130. Dans ce dernier ce sont les polices fédérales et militaires qui ont recours au monoturbine européen pour des missions de surveillance et d’appui aux opérations de guerre contre les narcotrafiquants.
La police canadienne utilise également cet hélicoptère.

Seule véritable ombre au tableau, l’Eurocopter EC-130 n’a jusque là jamais percé sur le marché militaire, peut être en raison de la concurrence des AS-350B3 ou de machines comme le Bell 407 et l’Eurocopter EC-635. Il n’existe donc aucun Eurocopter EC-630.

Dans la nouvelle nomenclature mise en place par Airbus Helicopters l’EC-130T2 est désormais le H130. Il est d’ailleurs la seule version en production en 2015.