Avec la mise en place du système de surveillance de l’Amazonie ou SIVAM (Sistema de Vigilância da Amazônia) amorcé dans les années 90, le gouvernement du Brésil visait à améliorer la surveillance de ce territoire six fois plus vaste que la France. Grâce au déploiement d’un réseau de radars terrestres et d’une flotte d’Embraer R-99, un système de détection et de commandement aéroporté (souvent reconnu par l’acronyme anglais AWACS), le Brésil dispose enfin des moyens nécessaires pour mieux surveiller cet espace aérien. Le contrôle de cet espace, notamment à des fins de lutte aux narcotrafiquants, nécessitait de plus un nouvel avion léger d’interception et d’attaque au sol afin de remplacer les Aermacchi M.B.326G Xavante devenus désuets.
C’est ainsi que le projet ALX fut lancé par l’armée de l’air brésilienne à la recherche d’un rapide avion turbopropulsé à long rayon d’action, capable de voler de jour comme de nuit sous toutes les conditions météorologiques. L’avionneur Embraer répondit à cette demande en développant ses premiers prototypes ALX en 1992, qui étaient en fait des EMB 312 Tucano améliorés. Des modifications majeures furent apportées aux prototypes suivants et l’appareil reçut conséquemment un nouveau nom, soit l’EMB 314 Super Tucano. La Força Aéra Brasileira (FAB) demanda de concevoir deux versions de l’EMB 314 : l’A-29B à deux sièges pouvant servir à l’entraînement avancé ainsi que l’A-29A à un seul pilote qui bénéficie d’un réservoir additionnel de carburant permettant d’allonger son rayon d’action.
Le Super Tucano est doté d’un turbopropulseur Pratt & Whitney Canada PT6A-68C deux fois plus puissant que celui du Tucano et actionnant une hélice Hartzell à cinq pales. Son fuselage est également plus long et deux mitrailleuses de 12,7mm Herstal M3P sont incorporées dans des ailes reprofilées. Effectuant fréquemment des missions à basse altitude, et donc exposé à des tirs terrestres, l’habitacle du Super Tucano est protégé par un blindage en Kevlar. Un train d’atterrissage renforci permet d’utiliser des pistes sommairement aménagées. L’appareil possède 5 points d’accrochage, dont un sous le fuselage, permettant d’emporter jusqu’à 1 500 kg d’armement selon diverses combinaisons. Ainsi, un canon de 20 mm peut être installé sous le fuselage, auquel s’ajoutent soit des bombes lisses ou guidées, des roquettes ou des missiles. Les missiles sont soit des AIM-9 Sidewinder, des MAA-1 Piranha ou des Python 3/4. Des réservoirs extérieurs de carburant peuvent également être utilisés afin d’augmenter l’autonomie de l’appareil.
Le Super Tucano est doté d’un système sophistiqué de navigation et d’attaque contrôlés par deux ordinateurs de bord. Il dispose d’un afficheur tête haute et d’un FLIR (Forward Looking Infra-Red) AN/AAQ-22 SAFIRE situé sous le fuselage. Ce FLIR permet de fournir une image de la cible en pleine nuit ainsi que ses coordonnées. L’avionique provient en très grande partie de l’entreprise israélienne Elbit Systems.
Principal utilisateur, la Força Aéra Brasileira (FAB) aligne une centaine de Super Tucano. La patrouille aérienne brésilienne Esquadrilha da Fumaça est également dotée de ce type d’appareil. L’armé de l’air colombienne compte 25 appareils qui furent notamment utilisés lors de missions antiguérilla contre les Forças Armadas Revolucionarias da Colômbia (FARC). Le SuperEmbraer a également livré nombre d’exemplaires au Chili, à l’Équateur, au Guatemala, au Honduras, et à la République Dominicaine. Sur le continent africain et au Moyen-Orient, l’Afghanistan, l’Angola, le Burkina Faso, le Ghana, le Liban, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal et le Turkemistan alignent des Super Tucano. L’A-29 a également fait une percée du côté de l’Asie, soit en Indonésie et aux Philippines. Enfin, l’A-29 Super Tucano a même trouvé preneur aux États-Unis auprès de l’USAF Special Operations Command.
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