Dans l’intention de donner un remplaçant à son bombardier en piqué biplace SBD Dauntless, en service depuis 1940, la firme Douglas étudia à la demande de la marine un appareil aux qualités et performances évidemment améliorées, mais conservant les caractéristiques générales essentielles de son prédécesseur. Pourtant, dès le début de sa conception, le prototype désigné XSB2D subit des transformations notables dans son développement, puisque de biplace il devint monoplace et qu’à sa destination initiale s’ajouta désormais le rôle de torpilleur.
La principale modification importante porta sur l’accroissement en puissance de la motorisation ; le Wright R-1820-66 Cyclone radial à 9 cylindres de 1 350 Ch du Dauntless fut remplacé par le R-3350-14, une autre version du Cyclone à 14 cylindres en double étoile, délivrant 2 300 Ch. Par ailleurs, l’aile médiane, aux extrémités repliables comme pour tous les modèles embarqués sur porte-avions, avait une configuration en W, et, pour la première fois sur un appareil de la marine américaine, le train d’atterrissage escamotable était tricycle.
Le nouvel engin, entièrement métallique, effectua son vol inaugural le 8 avril 1943 et reçut la désignation de BTD-1 Destroyer. Destiné à participer à une éventuelle invasion du Japon, et malgré des qualités assez décevantes, la Navy passa une commande prévisionnelle pour 358 exemplaires. Le constructeur s’évertua à atténuer les défauts, et la production en série, assez lente, ne permit les premières livraisons aux unités qu’à partir de juin 1944. Pendant ce temps, Douglas mettait au point deux prototypes de Destroyer à propulsion mixte (moteur à pistons et turboréacteur) désignés XBTD-2. L’adjonction d’un Westinghouse WE-19 XA de 650 Kgp était censée améliorer les performances, mais les résultats après les premiers vols de mai 1945 se révélèrent si médiocres que le développement fut aussitôt abandonné.
A la capitulation du Japon , le 15 août 1945, la production en série du Destroyer n’avait plus vraiment de raison d’être, et elle fut abandonnée après la sortie de 28 exemplaires, dont le service cessa dès la fin de l’année et qui ne participèrent donc à aucune opération de combat. Le constructeur s’attela alors à un profond remaniement dans l’étude de ce qu’il considérait comme un demi-échec, et parvint à la réalisation très réussie du XBT2D, le prototype qui allait devenir l’excellent AD Skyraider.
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