Le Skyraider, qui fut l’un des avions embarqués les plus réussis et les plus répandus dans le monde, fut conçu en réponse à une spécification émise pendant la Seconde Guerre mondiale, réclamant un bombardier en piqué et un bombardier torpilleur monoplace.
Le Douglas A-1 Skyraider, initialement désigné AD Skyraider, est né d’un besoin précis de l’US Navy à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L’aviation navale cherchait un avion d’attaque au sol robuste, capable de transporter de lourdes charges et d’opérer depuis des porte-avions. Le Skyraider a été conçu pour répondre à ces exigences, dans un contexte où l’aviation à réaction commençait à émerger mais où les avions à piston conservaient encore une place importante. Le rôle principal du Skyraider était d’offrir un appui aérien rapproché aux forces terrestres. Il devait être capable d’emporter une grande variété d’armes : bombes, roquettes, torpilles… d’opérer à basse altitude pour offrir un soutien précieux aux troupes au sol, et de rester en l’air longtemps afin de prolonger la durée des missions.
Le prototype XBT2D-1 vola en mars 1945, sous la désignation Dauntless II en clin d’œil au SBD Dauntless qu’il était destiné à remplacer. Les premiers essais du prototype XBT2D-1 ont montré un avion stable, robuste et capable de porter des charges importantes. Les performances en vol étaient conformes aux attentes, et l’avion a démontré une excellente maniabilité à basse altitude. Cet appareil se caractérisait par une cellule massive, un puissant moteur en étoile, une capacité d’emport de charge impressionnante et diversifiée grâce aux quinze points d’attache qu’il possédait.
Après les essais concluants, le Skyraider a été rapidement mis en production. L’US Navy a passé une première commande de plusieurs centaines d’exemplaires. Les premiers Skyraider ont été mis en service au milieu des années 1940 au sein des unités d’aviation navale américaines. Les premières versions à entrer en service dans l’US Navy étaient les AD-1 et AD-2. Ces modèles initiaux étaient déjà très performants mais ont rapidement évolué pour répondre aux besoins changeants des opérations. Si les pilotes appréciaient la robustesse, la capacité de charge et la maniabilité du Skyraider, notamment à basse altitude, la faible visibilité vers le bas et la protection contre les tirs ennemis ont directement influencé les développements ultérieurs.
Parmi les versions les plus importantes, c’est le modèle AD-4 qui fut le plus produit. Il disposait de renforcements structurels, d’une meilleure protection et de nouvelles options d’armement. Le AD-5 était une version agrandie pour accueillir deux pilotes côte à côte, destinée à des missions de lutte anti-sous-marine et de transport. Le AD-6, ou A-1H, combinait les améliorations des AD-4 et AD-5 avec des équipements électroniques plus modernes et ce modèle seul fut produit à 713 exemplaires. Enfin, le AD-7 ou A-1J fut la dernière version, avec un moteur plus puissant et une structure renforcée pour les attaques à basse altitude. Le changement de désignation de AD à A-1 pour le Skyraider s’explique par la réorganisation des systèmes de désignation des aéronefs militaires américains de 1962. Une version embarquée de guerre électronique, désignée EA-1 Skyraider fut spécifiquement produite pour la reconnaissance électronique, le brouillage, et la veille radar. Il est aussi à noter que la version AD-4B disposait d’une capacité nucléaire.
Le Skyraider a été conçu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais il est arrivé trop tard pour y participer activement. Cependant, il a rapidement prouvé son efficacité pendant la guerre de Corée et la guerre du Vietnam, où il a été utilisé pour fournir un appui aérien rapproché aux forces terrestres. Le A-1 se distingua notamment en Corée, et joua un rôle essentiel lors de toutes les opérations menées par les forces américaines dans le Sud-Est asiatique. Au Vietnam, il devint même un avion emblématique et il a pris en charge tout un tas de missions complémentaires : attaque de nuit, bombardement, reconnaissance, lutte sous-marine, contrôle aérien avancé, lutte anti-DCA, lutte anti-guérilla et guerre électronique. Les pilotes témoignaient de la robustesse et de la polyvalence du Skyraider, surtout quand ils revenaient avec des avions criblés de balles. Conçu pour attaquer les navires japonais, il acheva sa carrière en tant qu’avion d’appui pour des missions de sauvetage, d’escorte d’hélicoptères.
Il fut retiré du service en 1968 aux États-Unis, en raison de l’arrivée de nouveaux avions à réaction plus performants. Le Skyraider a été exporté dans plusieurs pays, notamment en France, où il fut utilisé pour des missions de contre-insurrection en Indochine et en Algérie, et en Israël qui l’engagea pendant la guerre des Six Jours et la guerre du Kippour.
Le Douglas A-1 Skyraider fut produit à raison de 3 180 exemplaires entre 1945 et 1957. Ce chiffre témoigne de la popularité et de l’efficacité de cet avion auprès des forces armées américaines et de plusieurs autres nations.
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