En 1934, la firme Dornier entreprit l’étude d’un appareil sur la base de critères inhabituels : multi-rôles destiné uniquement à l’exportation, il devait être adapté aux fonctions variées que lui confieraient ses divers utilisateurs et il fut donc prévu de le munir indifféremment de roues, de flotteurs, ou de patins. Désigné Do 22, le prototype fut réalisé par une filiale du constructeur, AG für DornierFlugzeuge à Altenrhein (Suisse), et vola pour la première fois en 1935, dans la version hydravion (Variante K).
C’était un monoplan à aile haute « parasol » de structure métallique entoilée et le fuselage, également à structure tubulaire en acier entoilée, comportait trois cockpits en tandem. Celui du pilote, ouvert, possédait une arme automatique fixe tirant vers l’avant, celui de l’observateur était partiellement fermé par une verrière, et celui du mitrailleur, à l’arrière, doté d’une mitrailleuse simple ou double sur le dessus, disposait également dans sa partie inférieure d’un tunnel permettant l’emploi d’une autre arme vers le bas. L’avion était équipé d’un moteur Hispano-Suiza 12Ydrs de 750 Ch entraînant une hélice tripale métallique à pas variable, et les performances ainsi que la maniabilité étaient d’un excellent niveau pour l’époque.
Les tests d’évaluation ayant donné toute satisfaction, la production en série commença dès l’enregistrement des premières commandes : 12 exemplaires en version hydravion (1er vol le 15 juillet 1938) pour l’aéronautique navale royale de Yougoslavie (Variante Kj) livrés dans le courant de l’année, et 12 autres pour la force aérienne royale de Grèce (Variante Kg) fournis au début de 1939. Le premier appareil en version terrestre à roues (Variante L) vola le 10 mars 1939 et fut commandé par la Lettonie, accompagné de trois hydravions (Variante Kl). Ce pays étant passé sous influence soviétique, la livraison n’eut pas lieu et c’est la Finlande qui la reprit à son compte, clôturant, avec deux prototypes, la production totale de Dornier Do 22 à 30 exemplaires.
Les avions poursuivirent et achevèrent leur carrière au cours de la seconde guerre mondiale avec des sorts divers. Les appareils grecs furent détruits en opérations lors de l’invasion par les forces italiennes ; ceux de Yougoslavie gagnèrent l’Égypte en avril 1941 et participèrent à des patrouilles en Méditerranée jusqu’à la dissolution de leur unité, en avril 1942. Pendant ce temps, en septembre 1941, les Do-22 rachetés en seconde main par la Finlande quittaient l’usine Dornier de Friedrichshafen en Allemagne et rejoignaient, via Prague (Tchécoslovaquie) et Tallinn (Estonie), leur base d’Helsinki où ils restèrent en activité jusqu’à 1944.
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