Dans les années 1930, les prouesses aéronautiques fascinent les foules. Il était donc dans l’air du temps d’inclure le Vol à voile comme discipline de démonstration aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. En 1938, le Vol à voile est officiellement reconnu par le Comité International Olympique (CIO) dans le cadre du groupe de sports facultatifs pour les prochains Jeux Olympiques d’été de 1940. Afin de donner les mêmes chances de médailles à tous les pilotes olympiens, un planeur monoplace de conception standard est toutefois requis et des spécifications sont émises à cet égard.
C’est dans ce contexte que le DFS Meise est conçu en 1938 par Hans Jacob oeuvrant pour l’Institut de recherche allemand pour le vol en planeur (Deutsche Forschungsanstalt für Segelflug / DFS). Fort de l’expérience acquise lors de la conception des planeurs DFS Reiher et Weihe, le Meise semble fort réussi malgré les courts délais de développement impartis. Léger et d’une grande maniabilité, le Meise est doté d’ailes avec des longerons principaux et secondaires offrant une énorme rigidité en torsion, ce qui rend les commandes par câbles efficaces et faciles à utiliser. Muni d’aérofreins sur l’extrados des ailes, l’Olympia Meise peut au besoin ralentir sa course et facilement se poser dans des espaces restreints.
Le DFS MeiseI fut l’un des deux modèles allemands soumis au concours international destiné à sélectionner le futur planeur Olympique. Se déroulant à l’aérodrome de Sezze en Italie, du 20 au 26 février 1939, six pilotes de différentes nationalités évaluent les appareils et déclarent vainqueur le planeur conçu par Jacobs. Conséquemment rebaptisé DFS Olympia Meise (Mésange Olympique), les plans du planeur sont transmis à tous les pays qui souhaitent participer aux compétitions olympiques. Malheureusement, les Jeux Olympiques de 1940 à Helsinki, auxquels l’Olympia Meise était destiné, n’eurent jamais lieu. Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale anéantit les rêves olympiens des vélivoles et aurait pu marquer l’extinction de la Mésange Olympique. Il n’en fut rien puisque 626 appareils Olympia Meise furent assemblés en Allemagne pendant la guerre par les entreprises Flugzeugbau Ferdinand Schmetz Herzogenrath (601 exemplaires) et Flugzeugbau Schleicher (25). Une vingtaine d’appareils furent également assemblés en Suède durant le conflit.
Après-guerre, grâce à ses qualités de conception, l’Olympia Meise demeurait l’un des meilleurs planeurs monoplaces et sa production fut conséquemment relancée. S’inspirant largement des plans allemands, la petite société britannique Chilton Aircraft Ltd. entreprit la construction d’un prototype qui vola dès 1946. Les droits du planeur Chilton furent repris par une autre société britannique, Elliotts of Newbury (EoN), qui fit voler à son tour un second prototype en 1947. Adaptés aux championnats du monde de vol à voile, quelques 150 planeurs Olympia EoN furent produits jusqu’à la fin des années 1950. Désigné Nord N.2000, la version française du Meise Olympia fut construite à une centaine d’exemplaires à compter de 1947 par la Société nationale des constructions aéronautiques du Nord (SNCAN). Sous le nom de Zlin Z-25 Šohaj, plus de 280 exemplaires de l’Olympia furent également assemblés en Tchécoslovaquie. Des clones du Meise Olympia furent aussi fabriqués en petites séries aux Pays-Bas, en Suisse, en Hongrie et en Autriche. Finalement, les restrictions d’après-guerre sur l’industrie aéronautique allemande étant levées à compter de 1951, 25 exemplaires du Focke-Wulf Olympia Meise 51 sortirent des ateliers. En tout, un millier de Mésanges Olympiques de provenances diverses sillonnèrent les cieux pour la plus grande joie d’une multitude de vélivoles.
Certains des variantes de l’Olympia Meise construits dans les années 1950 volent encore de nos jours pour le plus grand plaisir des amateurs de vieilles voilures. Pour la postérité, des exemplaires de la Mésange Olympique sont également conservés, notamment au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget et au National Soaring Museum (NSM) à Elmira dans l’État de New-York. Quant à Hans Jacob, qui avait aussi conçu le planeur d’assaut DFS 230, il développa après-guerre une nouvelle version de son planeur biplace DFS Kranich qui connût un succès bien plus modeste que l’Olympia Meise. Le Vol à voile fut retiré des disciplines reconnues par le CIO en 1956, sans qu’aucun pays hôte des Jeux Olympique daigne l’inscrire aux épreuves. Un planeur qui ne connût jamais la gloire olympique, mais qui fut l’un des plus réussis de son époque.
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