Les années 70 furent marquées, niveau aéronautique, par l’arrivée des hélicoptères de combat américain Bell AH-1 et soviétique Mil Mi-24. De nombreux pays se lancèrent alors dans des conceptions, parfois hasardeuses, de machines de ce type. Certains pays toutefois ne disposaient pas des capitaux et des moyens technologiques afin de développer ces appareils. C’était alors le cas de l’Afrique du Sud. Toutefois, placé sous embargo du fait de l’Apartheid, l’Afrique du Sud ne pouvait acquérir de matériel provenant des Etats-Unis ou d’Europe. L’acquisition de matériel russe étant hors de question en période de Guerre Froide.
En 1981, la South African Air Force (SAAF) demanda à l’avionneur local Atlas de développer un hélicoptère de lutte antichar et de reconnaissance biplace. L’industriel décida de travailler à partir d’un appareil « tout-terrain » : l’Alouette III de Sud-Aviation. Profondément modifié, l’hélicoptère disposait d’un cockpit biplace en tandem. Désigné XH-1, cet hélicoptère disposait d’un canon de 20mm sous le nez de l’appareil. Le XH-1 a volé pour la première fois le 3 février 1985. Les pilotes d’essais sud-africains durent être formés en France au sein de l’EPNER. L’avionneur français Aérospatiale participa d’ailleurs en louant ses services à Atlas. Le XH-1 fut déclaré valorisé en juin 1986.
Parallèlement à cela Atlas acquis deux hélicoptères de transport moyen Puma de l’Aérospatiale. Ces appareils se trouvaient chez Atlas quand ils furent absorbés par le programme. Les deux machines furent désignés XTP-1 et XTP-2. Elles avaient pour mission de valoriser les systèmes d’armes et les groupes moteurs du futur hélicoptère. Le XTP-1 vola pour la première fois le 14 janvier 1986.
Tous ces travaux conduisirent à la construction d’un prototype désigné XH-2. Le nouvel appareil vole pour la première fois le 11 février 1990. Son esthétique rappelle les appareils en développement dans les années 90. Sa filiation avec le Tigre germano-français ne fait aucune illusion. Mû par deux turbines Turboméca Makila 1A1, issu de celles des Super Puma, la machine est jugée fiable et peu onéreuse à l’entretien.
En 1994 l’appareil reçoit la désignation de AH-2 et est baptisé Rooivalk. Quand en 1997 British Aerospace acquis 30% du capital d’Atlas, la firme prend la raison sociale de Denel. Soucieuse du risque anti-hélicoptère, la SAAF demanda à Denel d’équiper l’hélicoptère de missiles air-air V3 de construction indigène. Les essais eurent lieu sur deux Mirage III. Le missile fut déclaré apte en juin 1998.
A l’heure actuelle, seule la SAAF dispose de Rooivalk. Ces machines volent au sein du Squadron 16. Deux marchés majeurs ont été perdus par l’appareil sud-africain : l’Australie et la Grande Bretagne, le premier contre le Tigre et le second face à l’Apache.
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