À bien des égards la Première Guerre mondiale aura été le conflit de tous les possibles pour l’aviation. Bien que naissante celle-ci sut, parfois avec des moyens limités, s’imposer comme l’évolution majeure de cette époque. Pourtant dans le courant de l’année 1918 un évènement vint mettre un coup de frein immédiat à nombre de développements d’aéronefs : la signature de l’Armistice du 11 novembre. Ce sont évidemment l’Allemagne et l’empire Autriche Hongrie qui eurent le plus à subir cet état de fait, même si dans une moindre mesure la France et la Grande Bretagne en payèrent aussi le prix. L’un des avions allemands symboles de cette époque est un chasseur biplan construit à moins de dix exemplaires de série : le Daimler D.I.
Quand au tout début du printemps 1918 l’industriel Daimler se lance dans la réalisation d’un chasseur monoplace personne ne l’y attend vraiment. La société est alors spécialisée dans la production de moteurs d’avions, de sa propre conception autant que pour les autres. Sa seule expérience en matière d’aéronefs concerne un petit lot de bombardiers conçus en 1915 et n’ayant remporté qu’un succès d’estime. Le nouvel appareil a reçu la désignation constructeur de Daimler L6.
Afin de l’animer les ingénieurs allemands jettent leur dévolu sur un moteur maison, le Daimler D.IIIb de 185 chevaux. Il s’agit d’un modèle à huit cylindres en V actionnant une hélice bipale en bois. Pour le reste le L6 n’a rien d’un chasseur particulièrement innovant. Il possède deux mitrailleuses synchronisées LMG 08/15 de calibre 7.92 millimètres et est assemblé en bois entoilé. C’est un biplan d’envergure inégale possédant des mâts d’interplans assez épais. Il dispose d’un train d’atterrissage classique fixe se terminant par un patin de queue.
Il réalise son premier vol le 2 mai 1918. Et très rapidement un défaut est relevé au niveau de l’empennage. Il doit être modifié si Daimler veut pouvoir convaincre l’Inspektion der Fliegertruppen, ou Idflieg, que son L6 est viable. Des travaux sot réalisés en ce sens, juste à temps pour être autorisé à une petite production en série d’une première version à hauteur de vingt exemplaires. Le Daimler D.I est né. L’assemblage des premiers exemplaires de série est lancée au mois d’août de la même année. Daimler doit attendre quelques semaines en effet car ses chaînes d’assemblage fonctionnent alors pour le compte des avionneurs AEG et DFW. Finalement les cinq premiers exemplaires, représentant 25% de la commande initiale, sont remis à la Luftstreitkräfte à la mi-octobre 1918.
Les premiers vols sur cette machine sont dédiés à l’entraînement avancé des pilotes. Quand enfin l’état-major impérial allemand daigne déployer les Daimler D.I nous sommes en novembre 1918. Envoyé en France, à proximité de Metz, l’avion n’a pas le temps de prendre part à la moindre mission de combat contre l’Aéronautique Militaire ou contre la jeune Royal Air Force que déjà la guerre est terminée. Les autorités britanniques et françaises ordonne immédiatement aux avionneurs allemands de stopper net toute production, Daimler n’y faisant pas exception. Moins d’une demi année après sa naissance le D.I est déjà mort.
À l’été 1918 le Daimler D.I a donné naissance à un prototype d’une version améliorée appelée L9. Malheureusement pour lui cet avion n’a suscité aucun intérêt de la part de l’Idflieg et n’a donc jamais été commandé en série par la Luftstreitkräfte. Il ne reste de nos jours rien de ce chasseur construit en toute petit série et qui ne connut finalement jamais le feu malgré une entrée en service opérationnel en temps de guerre. On ne saura donc jamais si le Daimler D.I était ou non un bon chasseur.
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