L’intercepteur tous temps F-106 a été développé à partir de l’expérience acquise grâce à son prédécesseur, le F-102 Delta Dagger. Il correspondait à une demande de l’USAF qui recherchait l’intercepteur ultime (« Ultimate Interceptor »). Le F-106 Delta Dart constitua le fer de lance de la défense aérienne américaine pendant la guerre froide. Sa mission consistait à détecter, identifier, intercepter et détruire tout bombardier nucléaire soviétique qui tenterait de pénétrer dans l’espace aérien américain. Son premier vol eut lieu en décembre 1956 et il entra en service en juillet 1959.
A l’origine il devait être désigné F-102B, mais les nombreux changements structuraux et les nouveaux besoins de l’USAF firent du Delta Dart un appareil à part entière. Il comportait un moteur plus puissant lui permettant de voler deux fois plus vite que le F-102. L’aile delta ne fut pas modifiée mais le fuselage fut presque redessiné et de nouveaux trains d’atterrissage furent montés. Il pouvait à la fois recevoir des réservoirs extérieurs et être ravitailler en vol pour augmenter son rayon d’action.
Il pouvait être équipé d’une roquette nucléaire Douglas AIR-2A Genie ou AIR-2B Super Genie, et de 4 missiles air-air Hughes AIM-4F ou AIM-4G Falcon. Il pouvait recevoir un canon de 20mm monté sous l’avant du fuselage à la place de la roquette AIR-2. Deux version furent construites : le F106A à raison de 277 exemplaires et le F-106B, version biplace, à raison de 63 exemplaires. Le F-106B était à la fois une version d’entraînement et d’interception tous temps et de jour comme de nuit.
Le F-106 était capable d’intercepter des avions volant à Mach 2 et à 21 400 m d’altitude. Il était relié, grâce à son système de conduite de tir Hughes MA-1, au système de défense aérienne SAGE (Semi-Automatic Ground Environment), les contrôleurs au sol pouvaient guider automatiquement les avions vers leurs cibles. Ce système permettait dès le décollage de diriger le F-106 vers le point optimal d’interception dans l’espace aérien, de tirer et de revenir vers la base. Le pilote n’avait plus alors qu’à procéder à l’atterrissage.
Ce système novateur, donc difficile à mettre au point, faillit mettre fin au projet. De plus cet appareil avait de faibles performances et avait de nombreux problèmes avec l’électronique embarquée. Plusieurs changements sur la cellule et des améliorations dans l’électronique permirent de le conserver au sein de l’Aerospace Defense Command jusqu’à sa dissolution en 1980. Le dernier F-106 Delta Dart de l’Air National Guard fut retiré de l’USAF en 1988.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.