À la fin du second conflit mondial, la Royal Australian Air Force (RAAF) souhaitait moderniser sa flotte d’avions de formation de base constituée de vieux TigerMoth. À la même époque, la Royal AirForce (RAF) britannique était également à la recherche d’un avion d’entraînement moderne. L’entreprise Commonwealth Aircraft Corporation (CAC) décida donc de concevoir un appareil destiné aux deux forces aériennes.
En mai 1949, CAC reçut le mandat de construire deux prototypes du nouvel appareil désigné CA-22 «Winjeel» (petit aigle en langue aborigène). Également développé par CAC, le moteur radial «Cicada» devait assurer la propulsion du CA-22 qui effectua son premier vol en février 1951. Les performances décevantes du moteur Cicada força toutefois CAC à le remplacer par le Pratt & Whitney R-985-AN Wasp Junior reconnu pour sa grande fiabilité et facilité d’entretien. Qualité recherchée pour un appareil civil, mais un défaut majeur pour un avion école militaire, la trop grande stabilité du CA-22 en vol faisait en sorte qu’il était pratiquement impossible de faire entrer l’appareil en vrille et donc de former les élèves pilotes aux manœuvres de récupération. Divers travaux structuraux dont une dérive plus haute de 45 cm et avancée de près de 1 mètre sur le fuselage ainsi que l’allongement du nez de l’appareil permirent de solutionner ce problème.
Bien qu’encore difficiles à faire vriller, les CA-22 furent livrés à la RAAF à la fin de 1952 pour compléter les essais. Entre temps, les Britanniques s’étaient tournés vers la fabrication sous licence du DHC-1 Chipmunk ainsi que du Percival Provost, un appareil domestique d’apparence quasi identique au Winjeel mais doté d’un moteur plus puissant. Face à la perte de ce marché d’exportation, le gouvernement australien hésita jusqu’à la fin de 1954 avant de finalement confirmer la commande de 62 appareils Winjeel de série désignés CA-25.
Les premiers CA-25 entrèrent en service au No.1 Basic Flight Training School de la RAAF en 1955 et le dernier Winjeel sera livré en 1958. Avec l’arrivée subséquente des AermacchiM.B.326H dans ses rangs, la RAAF décida de former ses élèves pilotes uniquement sur des avions à réaction à compter de 1968. La RAAF se ravisa rapidement et le CA-25 Winjeel poursuivit sa carrière d’avion école jusqu’en 1975, progressivement remplacé par le PAC CT-4A Airtrainer. Cela ne marqua toutefois pas la fin de la carrière du Winjeel car un certain nombre d’appareils furent versés à l’armée australienne où ils servirent d’avion de liaison jusqu’en 1995.
Par ailleurs, lors de la guerre du Vietnam, des membres de la RAAF servaient au sein de l’US Tactical Air Control System à bord de Cessna Skymaster dans des missions d’observation et d’appui-feu. Désirant disposer d’appareils à cette fin et former elle-même ses propres contrôleurs aériens avancés, la RAAF décida en 1969 de modifier un certain nombre de Winjeel pour remplir ce rôle. Ces appareils accomplirent cette tâche jusque dans les années 1990.
Un grand nombre de Winjeel démobilisés furent acquis par des collectionneurs privés séduits par son air vieillot de «Warbird» et sa grande facilité de pilotage. Soigneusement restaurés, nombre de ces appareils volent encore de nos jours lors de diverses manifestations aériennes.
Le CA-25 Winjeel marqua la fin de l’aventure des avions militaires de conception australienne. Par la suite, CAC se contenta de construire sous licence des appareils conçus ailleurs et fut acquise en 1985 par des intérêts étrangers. Aujourd’hui, CAC n’est plus qu’une filiale de Boeing.
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