En 1965 alors que les Etats-Unis se trouvaient en guerre dans le Sud-Est asiatique depuis maintenant plusieurs mois l’état-major de l’US Air Force ressentit le besoin de se doter d’un nouvel appareil léger capable de mener des missions de reconnaissance de jours, d’apporter un appui-feu rapproché, de marquer à l’aide de roquettes au phospore les cibles dans la jungle et surtout de diriger depuis la zône de combat une attaque aérienne. L’appareil alors utilisé par l’US Air Force était le petit Cessna O-1E Bird Dog, un survivant de la Guerre de Corée, trop lent pour echapper aux tirs des forces Viet-Kong. De plus le Bird Dog était handicapé par un très faible rayon d’action et un armement réduit au strict minimum.
Le Pentagône se tourna donc de nouveau vers Cessna, qui venait de remporter un important contrat pour la fourniture d’appareil d’entrainement biréacteur T-37, et jouissait donc d’une excellente réputation auprès des décideurs américains. Le Department of Defence s’orienta donc vers un appareil de tourisme bimoteur un peu particulier le Cessna 337. Cet appareil reprenait la formule dite du « push-pull », rendu célèbre durant la Deuxième Guerre Mondiale par le chasseur allemand Dornier Do-335, et qui consistait en deux moteurs montés en tandem. L’un étant propulsif tandis que le second était tractif. L’originalité du Cessna 336 ne se limitait pas là puisque l’avion était un bipoutre, à la manière du chasseur britannique De Havilland Vampire. L’US Air Force passa une première commande pour 501 avions qu’elle désigna O-2A (O pour Observation).
Les premiers Cessna O-2A furent directement acquis en sortie d’usine au standard civil. Le Cessna O-2A ( Cessna 337 ) se différenciait de son homologue de tourisme par une motorisation de type Continental TSIO-360A de 225ch en lieu et place du Continental IO-360B de 210ch. En dehors de sa silhouette originale le O-2A présentait une aile haute cantilever construite en fibre de verre. L’US Air Force, qui le baptisa Skymaster II, prit la décision de monter deux pylones sous chaque aile, si bien que le petit bimoteur pouvait emporter une panoplie d’armement allant du panier à roquettes ( explosive ou au phospore ) voir des pods-minigun XM-152. Le Cessna O-2A devint très vite le signe du soulagement pour les équipages des appareils abbattus par la DCA qui voyaient en ce petit avion l’arrivée des secours. Les O-2A étaient toujours les premiers arrivés ; bien avant les hordes de A-4, A-37, F-105, et autres Intruders ; et partaient les derniers, après les hélicoptères de sauvetage. Nombres de ces missions furent réussies au Viet-Nâm grâce à ces petits avions très agiles et à leurs pilotes.
En 1969, le Pentagône passa directement commande auprès de Cessna d’une version de guerre psychologique dénommé O-2B. Le O-2B était doté d’un système de sonorisation, qui envoyait des messages oraux à destinations des populations civils indigènes. L’US Air Force prit livraison de 31 exemplaires de cette version très spéciale. Les O-2B volaient de concert avec les EC-123D.
Le seul pays à avoir acquis le Cessna O-2A fut l’Iran en 1970. Le royaume perse acheta 12 exemplaires qui furent conservé, tout comme les Tomcats et autres Orion par le régime islamique après la chute du Shah. Par la suite le constructeur français Reims Aviation acquis la licence de fabrication auprès de Cessna et le nomma FTB-337. Le premier client, en 1973, de cette version franco-américaine fut la Força Aeréa Portuguesa qui l’utilisa pour des missions de liaisons et de SAR. Ses appareils servent toujours.
A l’heure actuelle le petit push-pull ne sert plus aux USA qu’au sein de l’US Army ( deux exemplaires ) et de l’US Navy ( un exemplaire ) pour des missions de soutien technique sur les zônes d’essais de, respectivement, Yuma AAF et NAS-Groom Lake. Le Cessna O-2A a été remplacé au sein de l’US Air Force par le North American OV-10 Bronco.
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