Au cours de la Guerre Froide, les forces aériennes des pays d’Europe disposaient d’une vaste flotte très hétéroclite d’avions de transport militaire. Entre ceux datant de la Seconde Guerre mondiale, maintenus tant bien que mal en état de vol, et ceux plus récents développés dans le cadre des conflits de décolonisation tous ces appareils étaient si différents qu’il était souvent impossible de trouver des points communs entre chacun. Même si une dizaine de modèles différents tiraient leur épingle du jeu, il existait certaines machines sortant du lot et qui n’étaient parfois utilisées que par un seul pays. Parmi ces derniers appareils figurait le bimoteur espagnol Casa C-207 Azor.
En fait, cet avion tirait ses origines du C-202 Halcon alors en service dans l’Ejercito del Aires. Bien que globalement réussi, aux regards des besoins militaires de l’Espagne, cet avion n’avait aucune véritable qualité d’avion de transport tactique, puisque conçu au départ pour les civils. C’est pour remédier aux défauts de cette machine que Casa lança le développement d’un avion de plus grande capacité, ayant en même temps les possibilités de servir au parachutage et aux opérations de transport de fret. A la différence de son prédécesseur le nouvel avion visait clairement le transport tactique. Le contrat pour la fabrication d’un premier prototype fut signé en avril 1954.
Le Casa C-207 Azor se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever bimoteur construit intégralement en métal. Sa propulsion était assurée par deux moteurs en étoile Bristol Hercules Mk-730 d’une puissance unitaire de 2040 chevaux entraînant chacun une hélice quadripale métallique. Disposant d’un train d’atterrissage escamotable trois points, l’Azor possédait une cabine prévue pour accueillir entre 34 et 37 passagers. Son cockpit de son côté était pensé pour trois membres d’équipage, auquel s’ajoutait un agent de cabine ou de soute. Le prototype du C-207 réalisa son premier vol le 28 septembre 1955.
Malgré d’indéniables qualités de vol, les autorités espagnoles ordonnèrent la construction d’un second prototype, désigné C-207C (C pour Cargo) et destiné au transport de fret. Bien que ne pouvant pas monter une rampe de chargement arrière le développement de cette version fut maintenue, le C-207C disposant de ce fait d’une double porte latérale de chargement, un peu à la manière des Douglas C-47 Skytrain. De ce fait, l’Azor pouvait emporter des véhicules légers du type Jeep ou encore des chenillettes légères. Ce second prototype vola à la fin de l’année 1958.
Finalement, les C-207A de transport de passagers entrèrent en service en 1960 sous la désignation espagnole de T.7A tandis que les C-207C de transport de fret et de parachutage reçurent celle de T.7B. Ces avions furent utilisés aussi bien pour des liaisons domestiques que lors de vols vers l’étranger, notamment la France, l’Italie, et le Royaume Uni. Lors de ces liaisons le bimoteur espagnol démontra des qualités remarquables, toutefois pour des raisons politiques aucune commande à l’export ne fut reçue, et ce malgré l’intérêt marqué par l’Irlande et la Norvège. En effet, l’Espagne franquiste était alors considérée comme une dictature fasciste.
Finalement, les vingt Casa C-207 de série demeurèrent en service jusqu’au début des années 80, laissant leur place à des De Havilland Canada DHC-5. Le dernier Azor quitta le service en 1986, au profit des premiers CN-235 hispano-indonésiens.
Aujourd’hui un avion du type T.7A demeure exposé à Madrid, au Museo del Aire.
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