Lorsqu’il fit son apparition en 1960, le prototype de chasseur ADAV (c’est à dire avion à décollages et atterrissages verticaux) Hawker-Siddeley P.1127 Kestrel révolutionna la vision qu’on avait des appareils de combat modernes, au point même qu’il allait donner naissance à toute une famille d’aéronefs construits aussi bien aux Etats-Unis qu’au Royaume Uni. Parmi ces avions figurait le chasseur qui était appelé à être le principal chasseur de la Royal Navy durant près de 25 ans : le British Aerospace Sea Harrier.
La genèse de cet avion remonte à l’année 1974 lorsque les responsables de la Fleet Air Arm (force aéronavale britannique) réfléchirent à l’avenir de leur arme. En effet à cette époque le principal avion de combat embarqué en service au Royaume Uni était le Mc Donnell Douglas Phantom FG Mk-1, secondé dans les missions d’assaut par le Blackburn Buccaneer S Mk-2. Si ce second avion donnait pleinement satisfaction aux pilotes et responsables de Sa Majesté il en était tout autrement de son homologue américain, jugé surdimensionné pour les besoins des porte-avions britanniques. En outre une génération de porte-avions était alors en cours de retrait de service, sans toutefois qu’un remplacement ne soit prévu. Ainsi les HMS-Albion et HMS-Centaur venaient d’être rayés du service tandis qu’il semblait en être rapidement de même pour le HMS-Bulwark et le HMS-Eagle. C’est pour cette raison que l’Amirauté décida de commander à Hawker-Siddeley une version embarquée du chasseur Harrier alors en service dans la Royal Air Force.
C’est la raison pour laquelle la Fleet Air Arm lança en février 1977 une série d’essais en vol avec un Harrier GR Mk-3 appartenant au Squadron 1 de la RAF. Ceux ci se déroulèrent sur le pont du porte-avions HMS-Hermes spécifiquement modifié par l’adjonction d’une rampe de pont. Les résultats furent si favorables que Hawker-Siddeley décida de développer une nouvelle version désignée Sea Harrier FRS Mk-1.
Extérieurement celui-ci se différenciait de son homologue terrestre par l’adjonction d’un radar à effets Doppler Ferranti Blue Fox, d’un collimateur tête haute de nouvelle génération et par le montage de deux canons ADEN d’un calibre de 30mm sous fuselage. L’armement externe justement se composait principalement de missiles air-air AIM-7 Sparrow et AIM-9 Sidewinder pour les missions de chasse et de bombes lisses, de paniers à roquettes, et même d’armes anti-sous-marines (mines et charges de profondeur) sous les ailes. En outre le Sea Harrier avait la possibilité de tirer la bombe nucléaire légère WE177 d’une charge de 65kt.
La propulsion du chasseur embarqué était assurée par un réacteur Rolls & Royce Pegasus Mk-104 d’une poussée de 9750kg. Le prototype du Sea Harrier FRS Mk-1 réalisa son premier vol le 20 août 1978.
Par la suite les essais furent menés par le Squadron 700 entre juin 1979 et mars 1980. A la fin de ce même mois les premiers exemplaires entrèrent en service au sein du Squadron 899. Sur les 61 appareils commandés, quatre étaient des Harrier T Mk-4RN (RN pour Royal Navy) identiques aux avions de transformation en service dans la RAF. En 1980 la production passa sous le contrôle de British Aerospace, nouvelle raison sociale du constructeur.
Le Sea Harrier FRS Mk-1 ne mit pas longtemps à démontrer toutes ses capacités, puisqu’en avril 1982 l’Argentine attaqua et envahit l’archipel britannique des Malouines dans l’Atlantique Sud. La Royal Navy envoya sur zone une task force composée entre autre des porte-avions HMS-Hermes et HMS-Invincible, dotés tous deux de chasseurs embarqués ADAV.
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