Dans l’espoir de trouver un chasseur capable d’escorter les bombardiers rapides et les avions de reconnaissance issus du Hawker Fury le Ministry of Defence émit en 1926 une spécification relative à un avion doté d’un moteur en étoile et armé de deux mitrailleuses Vickers. Cette spécification portait le code F.9/26. Deux constructeurs y répondirent: Bristol et Hawker. Hawker était, à ce moment là, le principal pourvoyeur en avion de combat de la Royal Air Force. Bristol de son côté n’avait pas vendu d’appareils réellement compétitifs depuis les F.2B Fighter de la Première Guerre Mondiale. La lutte fut acharné, les responsables politiques préféraient l’avion de Hawker tandis que les pilotes d’essais britanniques rendirent un excellent rapport concernant le projet de Bristol : le Model-105. Ce fut finalement celui-çi qui eut le marché.
Le Model 105 effectua son premier vol le 17 mai 1927 et fut baptisé Bulldog. Les vols d’essais mirent en lumière quelques déficiences en matière de structure au niveau des ailes, si bien que le Bulldog Mk.I laissa la place sur la chaine de fabrication au Mark.II. Un seul et unique Bulldog fut construit dans la série Mk.I. Les suivants étant rétrofités au Mk-II directement dans les usines de Bristol. Toutefois c’est bel et bien le Bulldog Mk.I qui établit un record mondial d’altitude pour un chasseur le 10 septembre 1928 atteignant 9000m. Lorsque le pilote posa son avion le médecin de l’aérodrome militaire de Yeovilton remarqua que l’officier avait le bout des doigts totalement gelés. Les essais suivants concernèrent le Bulldog Mk.II, la version de série livrée à la RAF.
Le Bulldog se présentait comme un chasseur sesquiplan monomoteur monoplace. Les plans, reliés entre eux par deux rangées de mâts, étaient usinés en métal totalement entoilé. Le train d’atterrissage fixe comportait un essieu très souple.
La première unité à se voir livrer le nouveau chasseur fut le Squadron 3, basé à RAF-Upavon en juin 1929. Le Bulldog stupéfia les pilotes de chasse. L’avion était rapide, maniable, facile d’emploi et, de plus il pardonnait aisément les erreurs des jeunes pilotes. Très rapidement il se tailla une réputation de très bon chasseur. La dizaine de Squadron qui utilisa les Bulldog au sein de la RAF en loua également les qualités. Le total des Bulldog utilisés par la RAF atteint 312 exemplaires. Rapidement le Bulldog attira les clients étrangers.
Le premier client à l’export du Bulldog fut le Danemark qui acquis, en janvier 1932, un lot de 45 Bulldog. Ces avions demeurèrent en service jusqu’en 1940. En avril de la même année l’Australie acheta 30 Bulldog qui furent utilisé pour la chasse jusqu’en 1940 puis pour l’entrainement au tir jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale ; dans les unités de première ligne les Bulldog australiens cédèrent la place au Hurricane. Etrangement c’est hors de Grande-Bretagne que le Bulldog connu le feu pour la première fois, quand 12 Bulldog Mk.II ex-lettons furent vendus aux Brigades Internationales durant la Guerre Civile Espagnole. C’est là qu’un des chasseurs de Bristol descendit un Fiat CR-32 de la Légion Condor. Des Bulldog ont également servit sous les cocardes estoniennes, siamoises, et suèdoises. Le Brésil, le Canada, le Japon et la toute jeune URSS ont également téstés l’avion mais sans que cela ne débouche sur la moindre commande en série.
Le plus gros utilisateur du Bulldog, en dehors de la RAF, fut l’Illmavoimaat (l’aviation militaire finlandaise) qui utilisa l’avion de 1933 à 1947. Durant le conflit mondial les Bulldog ornés de la svastiska bleue combattirent aux côtés des MS.406 d’origine française et des D XXI d’origine néerlandaise. A la différence avec ces deux chasseurs monoplans, le Bulldog n’effectuait que des missions de harcèlement, et exceptionnellement des missions de chasse de nuit. A partir de 1943, les Bulldog finlandais furent cantonnés à des missions d’observation et de patrouille côtière diurne. Les Bulldog finlandais disposaient, en saison hivernale, d’un train d’atterrissage sur skis. Un total de 98 Bulldog furent livrés à la Finlande. En 1945, six servaient encore. Ils effectuèrent encore pendant deux ans des missions secondaires.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.