Lorsque la Royal Air Force réceptionna en 1958 son premier Bristol Britannia, l’appareil était déjà en voie d’obsolescence pour les compagnies aériennes susceptibles de l’acquérir. En effet, sa propulsion à quatre turbopropulseurs était devenue dépassée depuis l’arrivée du Boeing 707 quadriréacteur. C’est alors que le constructeur eut l’idée de proposer l’appareil à la RAF qui recherchait un avion de transport de personnels à long rayon d’action.
Tout commença en 1949 quand l’avionneur Bristol se lança dans l’étude d’un avion de ligne long-courrier. Ses ingénieurs s’orientèrent rapidement vers une propulsion par turbopropulseurs sur un fuselage classique à ailes basses cantilever et train d’atterrissage tricycle.
Le premier vol de l’avion eut lieu le 16 août 1952, et le prototype désigné Bristol 175, fut baptisé Britannia. L’appareil était alors un des long-courriers les plus rapides au monde, loin devant les Constellation et DC-6 américains. Le Britannia fut commandé par des compagnies aériennes provenant de pays aussi divers que la Grande-Bretagne, Cuba, le Mexique, Israël, le Canada, ou encore l’Irlande.
Malgré des qualités indiscutables le Britannia connu quelques accidents tragiques très médiatiques, dont un crash qui se produisit lors d’un vol entre Londres et Téhéran faisant une centaine de victimes. Ces quelques accidents, joints à l’arrivé sur le marché de quadriréacteurs américains de ligne, firent que le Britannia semblait voué à la retraite. Toutefois un nouveau client apparu : le Ministry of Defence britannique.
Lorsque la Royal Air Force réceptionna son premier appareil, un Britannia de la série 310, elle manquait cruellement d’avions de transport de personnels pour relier le territoire métropolitain britanniques à ses bases d’outre-mers. Les quadriturbopropulseurs reçurent la désignation de Britannia C Mk-1. Ils furent mis en service au sein du Squadron 99. La RAF passa commande pour 23 appareils. Les quinze premiers volèrent pour le compte de cette dernière unité tandis que les huit autres prirent la direction du Squadron 511.
En 1960 la Royal Air Force fit savoir qu’elle souhaitait acquérir trois exemplaires d’une série spécialement conçue pour le transport de fret et de passagers, une version mixte. Cette version fut désignée Britannia C Mk-2, et les trois avions furent eux aussi versés au Squadron 511. Les Britannia restèrent en service dans la Royal Air Force jusqu’en 1977. Un des Britannia C Mk-1 fut même transformé en 1965 en CC Mk-1 de transport de haute personnalité pour le compte de la famille royale et du gouvernement. Cet avion fut détaché du Squadron 99 vers le Queen’s Flight. Il revint en service classique en 1973. Très gourmand en carburant le Britannia fut retiré du service quand le baril de pétrole commença à augmenter. Toutefois l’Aircraft & Armament Experimental Establishment (A&AEE) utilisa un Britannia C Mk-1 jusqu’en 1985 pour des missions de liaisons à longue distance et de soutien de ses essais en vol.
Les Britannia et CC-106 Yukon (version modifiée construite au Canada) furent des avions de transport très appréciés par leurs équipages, même s’ils n’étaient pas aussi médiatiques que l’Hercules ou l’Argosy. Un CC-106 est actuellement préservé au musée aéronautique d’Ottawa, et un autre à Montréal. De son côté un Britannia C Mk-1 appartient aux collections de l’Empire War Museum.
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