En 1931, l’Air Ministry émit la Specification 26/31 relative à un avion de transport tactique pour le compte de la RAF. La fiche prévoyait que l’avion serait censé pouvoir remplacer les vieux biplans Vickers Vimy, notamment auprès des unités basées au Moyen-Orient. Londres demanda donc que l’appareil soit penser dès le départ pour des opérations en environnement chaud et sec, type désertique. Plusieurs constructeurs entrèrent en compétition : Bristol, De Havilland, Handley-Page, et Vickers. Mais la plus part d’entre eux, à l’exception du premier, proposèrent des avions de transport type biplans. C’est la raison pour laquelle, le projet de Bristol fut retenu car considéré comme le plus novateur. En 1933, la RAF commande la production d’un premier prototype.
Celui-ci vola pour la première fois sous le nom de baptême de Bombay, le 23 juin 1935. Il s’agissait alors d’un bimoteur monoplan à aile haute droite, disposant d’un train d’atterrissage fixe et d’un empennage double. Lors de ce vol inaugural l’avion était mû par deux moteurs en étoile de 750 chevaux. Dès le départ le constructeur conçut son appareil comme un transport exclusivement militaire, ne se souciant guère d’éventuels débouchés sur le marché civil.
Les essais mirent en lumière la sous-motorisation de l’avion. Mais le plus important changement dans la conception même de l’avion viendra de l’étranger. En effet à cette époque, l’Espagne connaissait une guerre civile entre les Républicains. La célèbre Légion Condor de la Luftwaffe y testait ses techniques opérationnelles. Elle démontrera avec ses trimoteurs Junkers Ju-52 que le concept de bombardier de transport peut s’avérer viable.
Aux vues des résultats des raids menés par les Ju-52/3 de la Luftwaffe, la RAF décida que le Bombay serait un avion de ce type. Les équipes de l’A&AEE planchèrent donc sur la capacité offensive du nouvel avion. Cette donne retardera sensiblement l’entrée en service du nouvel avion. Pour faciliter, politiquement et économiquement, le travail des équipes de Bristol l’Air Ministry fit émettre une nouvelle spécification fin 1936 sous le numéro 47/36. Mais la montée en puissance de l’Allemagne nazi obligea la RAF à lancer de nouveaux programme, et les usines de Bristol furent réquisitionnées pour le programme du Blenheim.
La chaîne de fabrication fut purement et simplement déplacée en Irlande du Nord à Belfast au sein du constructeur Short, mais à cette époque l’usine tournait déjà sur des programmes, notamment le bombardier lourd Stirling. Pourtant en mars 1939, le premier Bombay sortit des usines. Les trois premiers appareils servirent à la formation des pilotes et furent convoyés, par ces derniers, dès l’entrée en guerre jusqu’en Égypte afin de relever les Vimy. Le choc technologique fut assez fort entre les deux avions. En tout, 50 Bombay Mk-I furent construits, dont 45 expédiés au Moyen-Orient. Cinq seulement demeurèrent en Grande-Bretagne pour assurer des missions d’entrainement et de calibration des tous nouveaux radars de la RAF.
Les Bombay équipèrent dès lors les Squadrons 117, 267, et 271. Les appareils du 267 participèrent massivement à la campagne de Libye durant la seconde moitié de l’année 1940. Ils transportèrent des parachutistes et du matériel, mais également en attaquèrent des cibles au sol grâce à leurs bombes de 113kg. Le principal raid de bombardement mené par les Bombay fut celui sur Tripoli le 26 novembre 1940, où une dizaine de bimoteurs larguèrent leurs bombes sur un dépôt de carburant.
Mais le principal fait d’arme des Bombay demeure une mission de transport, ou plus exactement d’exfiltration de hautes personnalités, effectué au profit de la famille royale de Grèce. En effet trois Bombay Mk-I du Squadron 216 durent évacuer, le 23 avril 1941, le roi et sa famille depuis Athènes vers l’Égypte. Les avions, qui embarquaient également des soldats de l’Ambassade de Grande-Bretagne, durent effectuer une halte en Crête avant de rejoindre Le Caire. Après leur décollage de l’île méditerranéenne les bimoteurs Bristol furent escortés par des chasseurs Fairey Fulmar de la Royal Navy.
Les cinq Bombay du Squadron 117 demeurés en Angleterre participèrent à l’opération Dynamo en embarquant des blessés britanniques et français depuis le Pas-de-Calais vers l’Angleterre. Au retour d’une de leurs missions d’évacuation ces Bombay participèrent aussi à un bombardement de nuit sur une position allemande le 29 mai 1940 à la frontière franco-belge. Malheureusement les bombes de 227kg n’atteindront pas leurs cibles et le seul bombardement effectué par des Bombay en France sera considéré comme un cuisant échec.
A partir de fin 1941, la carrière des Bristol Bombay, en première ligne, commença à décliner. Les premiers appareils remplacés furent les quatre avions restants en Angleterre. Ils cédèrent la place à des Armstrong-Whitworth Albemarle plus modernes. Quand aux appareils basés et opérant au Moyen-Orient, ils furent remplacés par l’universel Douglas Dakota.
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