En 1957, l’OTAN lança un vaste programme visant à la dotation d’un chasseur d’attaque léger monoplace. Il s’agissait d’uniformiser les différentes forces aériennes entre le Canada et l’Europe. En effet sur le vieux continent, mis à part l’Armée de l’Air et la Royal Air Force, les autres aviations militaires disposaient de matériels disparates, bien souvent de vieux avions à moteurs à pistons datant de la Seconde Guerre mondiale, comme par exemple les North American P-51 et les Supermarine Spitfire, alors encore très présents. De plus, Washington avait remarqué que les nations du Pacte de Varsovie s’orientaient de plus en plus vers une uniformisation, notamment avec la multiplication des MiG-17 et des Su-7.
Plusieurs avionneurs français répondirent à l’appel de l’OTAN parmi lesquels Breguet. Celui-ci proposa un avion, qui s’il n’était pas à proprement parlé révolutionnaire, avait au moins le mérite de « coller » parfaitement au cahier des charges émis par l’organisation : le Taon. Le prototype proposé par Breguet était un monoplace monoréacteur disposant d’une aile basse avec une flèche très accentuée. La propulsion proposé par l’avionneur tournait alors autour du turboréacteur Bristol Orpheus Bor-3 de 2200kgp dont la construction sous licence pouvait être attribué aussi bien à Fiat en Italie qu’à la SNECMA en France.
A l’instar du North American F-86 Sabre, alors le principal chasseur à réaction américain utilisé par les pays de l’OTAN, le prototype, désigné Br.1001, fut armé de mitrailleuses Colt-Browning de 12.7mm dans le nez. L’appareil disposait en outre d’un train d’atterrissage classique et d’un empennage cruciforme classique. Le Br.1001 effectua son premier vol le 25 juillet 1957.
Baptisé du nom de Taon, anagramme de NATO (OTAN en anglais) pour rappeler le programme, l’avion fut présenté dans une livrée deux-tons de bleus, à la fois pour rappeler le bleu de France et le bleu du drapeau de l’organisation. Les essais en vol du Taon révélèrent des faiblesses aérodynamiques au niveau des emplantures d’ailes, faiblesses qui furent comblées par l’ajout de nouveaux raccords. Ainsi modifié le Br.1001 réalisa deux records de vitesse l’un sur circuit de 1000km à la vitesse moyenne de 1046km/h et l’autre sur 100km à la vitesse moyenne de 1075km/h.
En janvier 1958, Breguet fit voler un second prototype censé présenté l’avions aux futurs utilisateurs, mais également aux dirigeants de l’OTAN. Quelques semaines plus tard l’OTAN, rendit son avis et sélectionna finalement le Northrop N-156, futur F-5A Freedom Fighter, et le G-91 italien.
Toutefois, Breguet ne s’avoua pas pour autant vaincu, visant également le programme lancé quelques semaines plus tôt par l’Aéronautique Navale pour la dotation d’un avion d’attaque tout-temps. Le Breguet Br.1001 fut donc remotorisé avec deux turboréacteurs légers Turboméca Gabizo. Le nouvel avion fut désigné Br.1100. Il reçut comme armement principal deux canons DEFA de 30mm et deux paniers à roquettes SNEB de 68mm.
Le Br.1100 effectua son premier vol avant l’annulation du programme Br.1001, en mars 1957. Le Taon biréacteur fut lui aussi battu, cette fois-ci par le Dassault Etendard IV.
Les ingénieurs de Breguet utilisèrent le Br.1100 comme base de travail pour le futur Breguet Br.121, mieux connu sous le nom de SEPECAT Jaguar. Le Taon est le dernier chasseur conçu par Breguet.
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