L’entre-deux-guerres vit des progrès considérables s’effectuer dans toutes les strates de l’aviation militaire. La chasse et le bombardement bien entendu mais également sur des aspects moins médiatisés comme la reconnaissance aérienne ou encore l’entraînement. Sur ce dernier point il fallait en finir avec les avions écoles vieillots hérités de la Première Guerre mondiale et donc totalement obsolètes. Pour autant la formule en biplan demeura la norme jusqu’aux deux premières années de la Seconde Guerre mondiale. Un des avions d’entraînement les plus représentatifs de cette période était italien : le Breda Ba.25.
Au début des années 1930 les besoins en avion de formation étaient énormes dans les forces aériennes du monde entier, et notamment en Europe. Le développement de nouveaux avions d’armes avait conduit à une obsolescence rapide des modèles précédents. Dans tous les pays cela se vérifiait, y compris dans l’Italie du dictateur Benito Mussolini. À cette époque le principal avion d’entraînement de la Regia Aéronautica était le très réussi biplan Caproni Ca.100. Malheureusement cet avion était bien destiné à l’entraînement primaire qu’avancé. L’aviation fasciste alignait également quelques monoplaces Breda Ba.19, eux aussi biplans, et destinés à la formation avancée. Ils permettaient notamment de défricher le domaine de la voltige. Il lui fallait trouver l’intermédiaire, un avion capable de former les pilotes et les préparer à leur futur métier.
Un appel d’offres fut lancé en ce sens, limité aux seuls avionneurs italiens.
Trois constructeurs y répondirent : Breda avec son Ba.25, CRDA-CANT avec son CANT-36, et enfin Meridionali avec Ro.26. Tous étaient des biplans biplaces monomoteurs. Le premier et le troisième faisaient appel à Alfa Romeo pour leurs motorisations respectives tandis que le deuxième était animé par Isotta Fraschini. C’est le Breda Ba.25 qui vola le premier, à l’été 1931. Quelques semaines plus tard la Regia Aéronautica passait une première commande pour 100 avions de ce genre. Pourtant le programme se poursuivait, les deux concurrents n’ayant pas encore réalisé leur premier vol. Il eurent tous deux lieux au premier trimestre 1932. Et pour eux deux ce fut un refus clair et net de l’aviation fasciste. Au printemps 1932 alors que les premiers exemplaires de série entraient en service actif le Ba.25 fut officiellement déclaré vainqueur de la compétition. Au final ce sont 480 Breda Ba.25 qui furent commandés par la Regia Aéronautica, faisant de ce biplan son principal avion d’entraînement intermédiaire.
Lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le Breda Ba.25 était toujours, avec le Caproni Ca.100, le principal biplan d’entraînement intermédiaire en Italie. Peu à peu pourtant il fut relégué à des missions d’entraînement primaire par l’apparition de modèles plus récents comme le monoplan Nardi FN.305. De manière plus surprenante le Ba.25 connut une seconde carrière comme avion de liaisons et de communication, y compris dans les rangs de l’Aviazione Cobelligerante Italiana. Cette dernière, créée en octobre 1943, était alliée aux Américains et Britanniques. Elle utilisa des Ba.25 autant d’entraînement que de liaisons. Quand la paix revint en 1945 le biplan d’entraînement servait encore.
L’Aeronautica Militare l’utilisa jusqu’en 1949, notamment pour le remorquage de planeurs.
En parallèle de sa carrière au sein des forces italiennes l’avion reçut un accueil très favorable à l’étranger. On en vit voler sous les cocardes d’Afghanistan, d’Autriche, de Bolivie, de Chine, d’Équateur, d’Espagne, d’Éthiopie, de Hongrie, de Norvège, et du Paraguay. Il est à noter que plusieurs de ces pays firent appel à des Breda Ba.25 en version hydravion à flotteurs.
La désignation de Breda Ba.28 désigne des Ba.25 dédiés à l’export et mus par un moteur français à sept cylindres en étoile Gnome & Rhône 7K construit sous licence italienne en tant que Piaggio Stella P VII. Les exemplaires fournis à l’Espagne le furent dans le cadre des accords de défense signés en Mussolini et Franco.
En 1938 lors de l’Anschluss les dix Ba.25 autrichiens encore en état de vol furent saisis par l’Allemagne nazie. La Luftwaffe les employa comme avion d’entraînement primaire jusqu’en 1942.
Avion discret et mal connu le Breda Ba.25 fut au total assemblé à hauteur de 763 exemplaires de série, Ba.28 compris. Une versions civile fut développée comme Ba.26 sans toutefois dépasser le stade expérimental.
Aujourd’hui au moins deux Ba.25 sont préservés dans des musés aéronautiques italiens.
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