Dans la foulée du succès de ses avions d’affaires Challenger et de ligne CRJ (Canadair Regional Jet), Bombardier Aéronautique débute en 1991 des études visant à développer un nouveau jet d’affaires combinant grand confort des passagers, vitesse de croisière élevée (Mach 0,85) et très long rayon d’action. Il doit également être en mesure de desservir pratiquement tout type d’aéroports, même ceux sommairement aménagés avec de courtes pistes.
Le projet de développement du nouvel appareil, nommé Global Express, débute en 1993 et le premier vol d’essai s’effectue en octobre 1996. Bien que d’apparence extérieure similaire au CRJ, le Global est fort différent quant à ses fonctions et caractéristiques. Le Global est notamment doté d’une toute nouvelle voilure supercritique ainsi que d’une dérive complètement redessinée et l’appareil est motorisé avec deux BMW Rolls-Royce BR-710. Entré en service au début de 1999, le Global porte bien son nom, compte tenu de son autonomie intercontinentale. Il peut, par exemple, effectuer des vols directs de New York à Tokyo sans ravitaillement. Le Global Express est un succès immédiat et près de 150 appareils sont livrés dans les années qui suivent. Le nom de l’avion reflète également la globalisation de sa fabrication qui fait appel à diverses installations de Bombardier Aéronautique situées au Canada (Montréal et Toronto) et en Irlande (Belfast). Le principal sous-traitant est Mitsubishi Heavy Industries au Japon qui construit les ailes et la section centrale du fuselage. Enfin, les turboréacteurs BMW Rolls-Royce sont fabriqués en Allemagne et l’avionique provient notamment d’Honeywell aux États-Unis et de Sextant en France.
Le Bombardier Global 5000 est une version légèrement plus courte présenté pour la première fois au salon du Bourget en juin 2003. D’une capacité de 19 passagers et d’une autonomie de 9 637 km, le Global 5000 peut maintenir une vitesse de croisière entre Mach 0,85 et 0,89 ce qui en fait l’avion commercial long courrier le plus rapide au monde. Le Global 500 est d’ailleurs détenteur de plusieurs records mondiaux de vitesse pour des vols civils intercontinentaux.
En 2003, Bombardier annonce également le lancement du projet Global Express XRS, une version améliorée offrant une vitesse de croisière plus élevée (Mach 0,88) et une autonomie portée à 11 390 km grâce à un plus gland réservoir de carburant à la base des ailes. Modèle actuellement en production, le premier vol du XRS a lieu en janvier 2005 et son entrée en service en décembre de la même année sous le nom de Global 6000.
À ce jour, quelques armées de l’air ont acquis ou commandé des Bombardier Global pour le transport de chefs d’État, de hauts gradés ainsi que pour des évacuations sanitaires. Mentionnons l’Allemagne, le Botswana, l’Inde, la Malaisie, le Mexique et le Swaziland.
Le Global sert également de plateforme pour des missions spécialisées. Ainsi, le Raytheon Sentinel R.1 de la Royal Air Force (RAF) est un Global aménagé pour remplir le rôle de radar aéroporté de surveillance de zone de conflit (Airborne Standoff Radar -ASTOR) permettant de suivre les déplacements de troupes ennemies de nuit comme de jour, malgré les nuages. Le plafond de vol du Sentinel et sa grande autonomie permettent une large région de surveillance. Son équipage est constitué de deux analystes d’imagerie en plus du pilote et du co-pilote. Le premier exemplaire fut livré à la RAF en 2007 et le Sentinel aurait notamment effectué des missions en Afghanistan.
L’USAF fait également appel au Global comme plateforme aéroportée de communication intégrée (Battlefield Airborne Communications Node – BACN) désignée Northrop Grumman E-11A. Le Global a été sélectionné pour son aptitude à voler longtemps et à grande altitude. Ces caractéristiques sont particulièrement importantes dans les régions montagneuses où les communications sont compliquées. Le BACN est capable de lier entre eux divers systèmes de communication normalement incompatibles, tant civils que militaires. Ce type de système intégré est particulièrement utile lors d’opérations militaires impliquant plusieurs pays comme dans le cas de coalitions. Les interventions militaires des États-Unis en Afghanistan et en Irak illustrent bien le besoin d’un tel système.
L’entreprise suédoise Saab a également sélectionné le Global 6000 comme plateforme pour son avion de surveillance multi-missions GlobalEye qui a effectué son premier vol en 2018. Pour la veille aérienne, il est équipé du radar à ouverture synthétique et antenne active Erieye ER (Extended Range). Pour la surveillance maritime et terrestre, on retrouve sous l’appareil un radar SeaSpray de Leonardo et une boule électro-optique. La fusion des données acquises par tous ces capteurs est réalisée par système C2 multi-missions. Le GlobalEye peut embarquer cinq opérateurs et deux pilotes. Mais les systèmes peuvent aussi être opérés depuis le sol grâce à un système sophistiqué de communications. Le premier client du GlobalEye est les forces aériennes des Émirats Arabes Unis.
La clientèle principale du Global reste toutefois le monde du transport corporatif et privé. Le Global a notamment fait l’objet de nombreuses commandes des réseaux de propriété partagée Flexjet – une filiale de l’entreprise Bombardier – et de l’américaine Netjet appartenant au milliardaire Warren Buffett. Le Global est également l’avion privé de prédilection des VIP. Mentionnons le co-fondateur du Cirque du Soleil et premier touriste spatial canadien en 2009, Guy Laliberté.
Plus de 1000 avions Global ont été livrés à ce jour et Bombardier est à développer les prochaines générations de cet avion. Doté de turboréacteurs General Electric Passport et de nouvelles ailes, le Global 7000 effectuait son vol initial en 2016. Entré en service à la fin de 2018 et renommé Global 7500, c’est le plus grand jet privé offert par Bombardier et celui disposant de la plus longue autonomie parmi les avions d’affaires sur le marché, soit 14 300 km. Entrés en service en 2020, les modèles 5500 et 6500 de plus petite taille complètent la famille Global. Grâce à des ailes optimisées et de nouveaux moteurs Rolls Royce Pearl, leur autonomie augmentera d’un millier de kilomètres comparativement aux modèles précédents. Déjà célèbre, nul doute que le jet privé luxueux des globe-trotter affairés est promis à un bel avenir.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.