L’entre-deux-guerres est la période de l’histoire aéronautique durant laquelle l’aventure des hydravions fut la plus prospère. De l’Aéropostale à la Pan-Am en passant par l’aviation coloniale les hydravions étaient partout. A coque ou à flotteurs ils étaient devenus les moyens de transport, mais aussi de mener le combat, les plus polyvalents. De ce fait à cette époque les projets furent nombreux en ce sens. Parmi eux figurait un programme d’hydravion de reconnaissance et de torpillage mené en France pour les besoins de l’aéronavale, et qui malheureusement ne déboucha sur aucune commande en série malgré les excellentes qualités générales de l’appareil. Il s’agissait du Bloch MB.480.
C’est en 1935 que Service Technique de l’Aéronautique (ou STAé) émis une fiche programme relative à un nouvel hydravion militaire destiné aux marins. Connu initialement sous la désignation temporaire d’éclaireur de combat, celui ci devait être à même de mener aussi bien des missions de reconnaissance, de surveillance maritime, mais aussi de torpillage et de bombardement moyen. En outre le cahier des charges prévoyait un appareil bimoteur à flotteurs.
Parmi les réponses apportées à ce programme figurait le Bloch MB.480, un bimoteur dont l’architecture générale rappelait fortement le Heinkel He 115 développé à la même époque en Allemagne. Deux prototypes furent commandés par l’état-major français au printemps 1937.
Extérieurement le MB.480 se présentait sous la forme d’un hydravion à flotteurs bimoteur construit intégralement en métal. Sa propulsion était assurée par deux moteurs en étoile Gnome & Rhône 14N-03 d’une puissance nominale de 1060 chevaux, entraînant chacun une hélice tripale en métal et bois. L’armement offensif se composait de 1400 kg de bombes en soute, ou bien deux torpilles de 670 kg chacune. L’armement défensif de son côté reposait sur un canon mobile Hispano de calibre 20mm tirant depuis le nez de l’appareil et de deux mitrailleuses jumelées MAC de calibre 7.5mm tirant en position dorsale.
Le Bloch MB.480 était piloté par un équipage de cinq membres.
Le premier vol de l’appareil eut lieu en juin 1939, suivi quelques semaines plus tard en octobre, du second prototype. Entre temps la France était entrée en guerre contre l’Allemagne nazie et la Marine Nationale avait changé son fusil d’épaule quand aux missions de bombardement et de torpillage, préférant les confier à des avions.
Le programme du MB.480 est stoppé en décembre 1939.
Cependant les deux hydravions ne sont pas envoyés à la ferraille. Les équipes de Bloch continuent de travailler dessus. Pourtant en juin 1940, quelques jours seulement après l’armistice franco-allemand le premier prototype coule au fond de l’étang de Thau.
Le second Bloch MB.480 est abandonné à son sort aux abords de l’étang de Berre, où il restera jusqu’à la fin de la guerre, servant notamment aux différents biffins et ferrailleurs qui l’ont pillé totalement.
Ainsi s’est terminé l’aventure du seul grand hydravion conçu et réalisé par les ateliers Bloch. De l’avis de tous le MB.480 était un aéronef réussi, aux qualités intrinsèques indiscutables. Mais une fois de plus ce sont les militaires qui n’ont pas suivi.
Quand on regarde bien cette machine on lui trouve un furieux air de ressemblance avec l’avion de reconnaissance MB.131 utilisé entre autre durant la bataille de France.
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