C’est dans le courant de l’année 1921, que l’ingénieur et pilote français Louis Blériot fit fusionner les sociétés Blériot Aéronautique et SPAD (Société Pour l’Aviation et ses Dérivés) qu’il dirigeait chacune de leur côté respectif. Cette fusion donna naissance à l’entreprise Blériot-SPAD destinée à devenir un des principaux fournisseurs d’avions de combat à l’Aéronautique Militaire Française puis à l’Armée de l’Air. Parmi les appareils que l’industriel développa pour les besoins français on retrouve un petit chasseur monoplace qui, s’il ne brilla jamais vraiment, effectua son temps de service avec une constance irréprochable : le Blériot SPAD 81.
Pour cet avion, tout commença en 1922 lorsque le Ministère de l’Air lança un cahier des charges concernant un appareil militaire du type C1, c’est à dire chasseur monoplace, destiné aux unités de première ligne de l’Aéronautique Militaire Française. Quatre constructeurs répondirent à l’appel : Blériot SPAD, Caudron, Nieuport, et Wibault. Si le deuxième et le quatrième furent rapidement éliminés une compétition s’engagea entre les deux autres. Finalement, ce fut Blériot SPAD qui remporta le marché, plus pour des raisons politiques, que réellement aéronautiques. Le Ministère de l’Air passa alors commande pour un prototype de celui qui venait de prendre la désignation de SPAD 81. Louis Blériot chargea l’ingénieur André Herbemont de concevoir le nouveau chasseur.
Cet appareil se présentait sous la forme biplan construit en bois et toile monomoteur monoplace. Sa propulsion était assurée par un Hispano-Suiza HS-8Fb en ligne d’une puissance de 300 chevaux entraînant une hélice bipale en bois. L’appareil possédait empennage de taille moyenne et un train d’atterrissage classique fixe doté de deux roues et d’un patin arrière. Le pilote prenait place dans un cockpit à ciel ouvert disposant d’un pare-brise de petite taille. L’armement de cet appareil se composait de deux mitrailleuses fixes Vickers d’origine britannique d’un calibre de 7.7mm tirant vers l’avant. Ces armes étaient fabriquées sous licence en France par MAC.Le Blériot-SPAD 81 réalisa son premier vol le 13 mars 1923.
Un an plus tard l’Aéronautique Militaire Française passa commande pour 80 exemplaires de cet appareil. Les premiers d’entre eux entrèrent en service opérationnel fin 1924. A cette époque, le Blériot-SPAD 81 était un bon appareil, disposant d’une maniabilité raisonnable et d’un armement réputé fiable. Toutefois les pilotes qui se retrouvèrent aux commandes de l’appareil le jugèrent rapidement quelconque. En effet il n’avait rien de surprenant, et surtout il avait la réputation d’être quelques peu difficile d’entretien. C’est la raison pour laquelle Blériot-SPAD apporta une modification importante à partir du quatrième avion de série. Pour des raisons d’accessibilités le radiateur principal de l’appareil fut installé à l’extérieur. Ce montage si particulier fut rapidement le signe de reconnaissance des Blériot-SPAD 81.
Utilisé par une demi-douzaine de groupe de chasse l’appareil fut la principale monture des unités de première ligne entre 1925 et 1928. Durant cette période il fut utilisé principalement par le GC I/2, et même en partie, durant un an, par le GC II/2. Ces deux prestigieuses unités reprenaient en effet les traditions des escadrilles les plus méritantes de la Première Guerre Mondiale, dont la Spa 57 « Mouette », la Spa 65 « Chimère d’argent », et la Spa 94 « la Mort qui fauche ». Il est à noté qu’en 14/18 ces trois Spa volaient sur SPAD VII et SPAD XIII. Bien que ne participant à aucun combat réel les Blériot SPAD 81 remplirent efficacement leur mission.Le début de l’année 1929 marqua la fin de carrière du petit monomoteur. En effet l’arrivée progressive des Nieuport-Delage NiD-62 scella le sort de ces avions, qui venait d’être frappé d’obsolescence.
Malgré une vaine tentative de concevoir trois sous versions ultérieures, dont l’excellent SPAD 81-4 à ailes en bois, Louis Blériot n’arriva plus à vendre ces appareils là. Au total le Blériot-SPAD 81 fut construit à 85 exemplaires, prototypes compris. Plus tard Louis Blériot et André Herbemont coréalisèrent ensemble le dernier chasseur biplan français de l’Histoire, le Blériot-SPAD 510. Aujourd’hui il ne subsiste plus aucun exemplaire du SPAD 81.
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