Hélicoptériste majeur dans le monde aéronautique, le constructeur américain Bell Helicopters a su concevoir quelques-uns des appareils les plus marquants des cinquante dernières années. Parmi ceux-ci figure le célèbre monoturbine léger Bell 206 Ranger et sa version rallongé 206L Long Ranger. Afin de tenter de donner naissance à un successeur digne de ces machines l’industriel propose depuis ce début de ce vingt-et-unième siècle un étonnant et très réussi biturbine léger : le Bell 429 Global Ranger.
En 2005 les responsables de Bell Helicopters se lancèrent dans le développement d’un nouvel hélicoptère biturbine léger destinés tant aux marchés civils, que parapubliques, voire militaires. Il s’agissait en fait de faire oublier l’échec du Bell 427, une version rajeunie et sans réel intérêt du Bell 407 Jet Ranger II. Le nouvel hélicoptère avait aussi pour rôle de remplacer les derniers Bell 430 encore alors en assemblage.
Le nouveau programme reçut la désignation de Bell 429. Son design devait lui permettre d’accueillir six à sept passagers en plus du pilote, ou alors un secouriste, un médecin, et deux victimes en mission de recherche et de sauvetage. Pour l’hélicoptériste américain il s’agissait aussi de pouvoir concurrencer les Agusta-Westland AW.119 Koala et Eurocopter EC-135 qui commençaient à s’imposer sur le marché nord-américain.
Extérieurement le Bell 429 reprend plusieurs éléments graphiques du Bell 427, donc des versions précédentes. Il se présente sous la forme d’un hélicoptère biturbine de construction mixte (métal et matériaux composites) disposant d’un rotor principal quadripale et d’un rotor anticouple classique en X. Sa propulsion est assurée par deux turbines Pratt & Whitney of Canada PW207D1 d’une puissance unitaire de 730 chevaux.
Dès le départ sa cabine a été pensée aussi bien comme hélicoptère commerciale, que comme machine d’évacuation sanitaire, ou encore de recherche et sauvetage. C’est dans cette configuration que son prototype a réalisé son premier vol le 27 février 2007. Le constructeur lui attribua le patronyme de Global Ranger.
Rapidement Bell Helicopters enregistra des commandes, notamment de la part de clients déçus par le Bell 427 mais qui ne souhaitaient pas se tourner vers des hélicoptéristes européens. C’est ainsi que plusieurs services de police locaux américains, notamment au Texas et en Virginie. Dans le même temps des services hospitaliers américains commencèrent à commander aussi l’appareil. Le marché commercial n’était pas en reste, avec cependant une certaine retenue.
Le premier gros marché à l’export fut signé par la police turque qui en 2009 fit l’acquisition de trois Bell 429 Global Ranger en remplacement de deux MBB Bö-105C achetés dans les années 1980. Ces hélicoptères sont principalement utilisés pour la surveillance urbaine et le contrôle des axes routiers majeurs du pays. Pouvant servir au profit de la police maritime ils sont équipés de sac de flottabilité.
En juin 2012 le ministère australien de la défense acheta à son tour trois appareils de ce type comme hélicoptères d’entraînement et d’appui au sauvetage en mer pour les besoins de la Royal Australian Navy. Ils servent au sein du Squadron 723 aux côtés d’une dizaine d’Eurocopter AS-350B Écureuil afin de former les futurs équipages de Sikorsky SH-60B Seahawk. À la différence des hélicoptères français les Bell 429 ont été pensé pour permettre d’être embarqués sur tous les types de navires militaires en service dans le pays.
En 2012 toujours Bell a vendu sept exemplaires de son hélicoptère à la police suédoise. Le Global Ranger était en compétition finale avec le Robinson R-44, un hélicoptère américain lui aussi, mais nettement plus léger et beaucoup moins onéreux.
Enfin en mai 2014 la plus grosse commande étrangère vint du Canada. Sa Garde-Côtière décidait d’acheter quinze exemplaires de cet hélicoptère afin de servir de machine d’entraînement, de liaison, et de sauvetage en mer en remplacement des MBB Bö-105 en service dans le pays. Les premiers Bell 429 revêtus de la célèbre livrée rouge et blanche sont arrivés en unité au cours de l’année 2017. Et ils se sont très vite adaptés aux rigueurs climatiques du Grand Nord canadien, au point d’être totalement déployés dans le courant ce premier hiver 2017-2018.
Il est à signaler qu’en 2013 l’industrie aéronautique chinoise a présenter la maquette de l’Avicopter AC3X2, un appareil ressemblant fort à une copie locale du Bell 429. Preuve de plus, certainement, de la réussite du nouvel hélicoptère léger biturbine américain.
Si début 2018 le Bell 429 Global Ranger n’avait toujours pas été acquis par un service étatique américain il ne faut pas pour autant penser qu’il ne le sera jamais. En effet l’appareil semble désormais tailler pour pouvoir se présenter comme potentiel hélicoptère de patrouille des gardes-frontières américains, en remplacement des MD Helicopters MD-600 récemment retirés du service Enfin si le programme de remplacement est bien lancé et si Airbus Helicopters et Leonardo laissent faire leur concurrent américain sans broncher.
On sait en tous cas que le Bell 429 ne remplacera jamais le TH-57 Sea Ranger.
Hélicoptère tranchant assez radicalement avec l’esthétique général chez Bell Helicopter ce modèle est souvent considéré comme une totale réussite. Ce qui fait du Bell 429 un hélicoptère à part dans le catalogue de son constructeur.
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