Le succès rencontré par le Jet Provost poussa BAC à poursuivre le processus que la société Hunting acquise n’avait pu mener à bien faute de fonds. L’objectif était de développer un avion polyvalent d’entraînement avancé au pilotage, capable le cas échéant d’effectuer des missions d’attaque, de lutte antiguérilla et de reconnaissance tactique. Le Jet Provost était un appareil d’entraînement économique destiné à être construit en grande série, lui-même issu du Provost, un appareil d’entrainement à hélices des années 50.
Après avoir développé le BAC.145, une version armée du Jet Provost T Mk 5, BAC mit au point le BAC.167 Strikemaster. Il était équipé d’un réacteur Viper plus puissant et le nombre de points d’attache avait été porté à huit. La cellule, qui avait été renforcée à plusieurs reprises lors des opérations de fabrication du Jet Provost et du BAC 145, subit de nouvelles transformations dans le cas du BAC.167. Il était devenu quasi indéformable, même dans les conditions d’emploi les plus rudes.
Le Strikemaster possèdait deux sièges éjectables Martin-Baker Mk PB4 placés côte à côte et un train d’atterrissage conçu pour les opérations à partir de pistes sommairement aménagées. Le carburant était contenu dans des réservoirs placés dans les ailes et à leurs extrémités, l’appareil disposant également d’aérofreins faisant office de déporteurs sur les extrados de voilure, d’un habitacle pressurisé et à air conditionné, de commandes de vol manuelles ainsi que de divers équipements de navigation, de télécommunication et de guerre électronique.
Le premier Strikemaster effectua son vol initial en octobre 1967, et la version de série Mk 80 entra en service au cours de l’année suivante. Dans sa configuration de combat, le Strikemaster était équipé de deux mitrailleuses .303, chacune avec 525 cartouches de munitions. Il portait, sur ces huit points d’attache sous les ailes, une charge externe de 3.000 kg de bombes, roquettes ou napalm. De par ces qualités et ces missions, il fut largement utilisé par les forces aériennes sud-américaines, africaines et du Moyen-Orient : Équateur, Kenya, Botswana, le Koweït, l’Arabie Saoudite, Singapour, le Soudan et le Yémen du Sud.
Il fut utilisé également par Royal New Zealand Air Force qui acquit 16 Strikemaster en 1972. En 1981, des fissurations, dues à leur trop forte utilisation, furent découvertes sur l’aile principale et les appareils furent moins utilisés. En 1994, il fut retiré du service au profit d’Aermacchi MB.339. Les appareils équatoriens, qui connurent les mêmes avaries, furent déployés durant la brève guerre de la rivière Cenepa en 1995, où ils attaquèrent les positions péruviennes.
Le dernier lot des 10 modèles Mk 90 fut pris en compte par le Soudan en 1984, l’assemblage des appareils étant réalisé à Hunn, et non pas à Warton. De nombreux Strikemaster accomplirent une carrière prolongée, notamment les vingt Mk 82 et Mk 82A du sultanat d’Oman, qui ont subi des dommages lors de leur utilisation au combat. Réputé pour sa robustesse et son endurance en toute circonstance, le Strikemaster fut employé pendant de nombreuses années. Au total, 146 exemplaires ont été vendus.
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