Peu après l’apparition des avions de combat et des sous-marins au cours de la première guerre mondiale, l’utilisation combinée de ces deux armes récentes fut envisagée –et parfois réalisée- par de nombreux pays. Cependant, seul le Japon mit véritablement ce concept en pratique. Durant le second conflit mondial, au début de la guerre dans le Pacifique, la Marine Impériale disposait de gros submersibles munis de catapultes et emportant des petits appareils d’observation pouvant éventuellement attaquer les ports et bombarder le territoire américain, continental comme outre-mer.
Suite à quelques succès enregistrés, la Marine Impériale décida au début de 1942 de voir plus grand dans ses attaques des côtes américaines, et particulièrement sur le canal de Panama. La firme Aichi, sollicitée, mit au point un hydravion de combat pouvant être embarqué sur les sous-marins géants intercontinentaux de la classe I-400. L’appareil, biplace entièrement métallique, était motorisé par un Atsuta 32 en V12 inversé, fait relativement rare sur les avions nippons, qui dérivait du DB 603 allemand. Il avait des éléments repliables pour pouvoir s’insérer dans le hangar étanche du submersible, d’un diamètre de 4,20 m. Les ailes se plaçaient à plat le long du fuselage, les empennages se rabattaient vers le bas, le haut de la dérive se rabattait sur la droite et les flotteurs étaient démontés. Entre le moment où le bateau porteur faisait surface de nuit et le catapultage de l’hydravion, les deux hommes d’équipage bien entraînés avaient procédé au remontage dans l’obscurité en 8 mn.
L’appareil vola pour la première fois en novembre 1943 et, après quelques modifications, la marine passa commande en mai 1944 pour une petite série sous la désignation de M6A1 Seiran (Brume de montagne) dont la production et la mise en service simultanées eurent lieu en octobre de la même année. Au total, 28 hydravions furent construits par Aichi : 6 prototypes (d’octobre 1943 à octobre 1944), 20 M6A1 Seiran (d’octobre 1944 à juillet 1945) et 2 M6A1-K Nanzan, version à roues pour l’entraînement à terre des équipages (courant 1945).
A cette époque, l’objectif prioritaire n’était plus à l’offensive sur le canal de Panama, mais au contraire de tenter de neutraliser l’avance américaine, en l’occurrence les porte-avions US basés dans l’atoll d’Ulithi. Une flottille de submersibles et leurs Seiran partirent du Japon le 23 juillet 1945. Le 15 août, le bateau amiral I-401 reçut un message radio du quartier général l’informant de la capitulation du Japon, accompagné de l’ordre de rallier le port nippon le plus proche. L’opportunité de démontrer l’efficacité du M6A1 Seiran venait de passer à jamais.
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