Au lendemain de l’entrée en guerre des Etats-Unis, les Alliés mirent en place un système de codification et de désignation des aéronefs de combat en service au Japon. En effet les services de renseignement alliés n’étaient pas aussi bien renseignés sur ces machines que sur celles produites en Allemagne ou en Italie. Si bien que certains appareils étaient mal connus et c’est la raison pour laquelle ces machines reçurent un nom de code qui ressemblait même parfois à un sobriquet. Toutefois certains ne furent jamais codés, et ce pour une raison très simple, puisqu’ils ne furent découvert par les services alliés qu’au lendemain de la fin des hostilités. Parmi ceux ci figurait un amphibie militaire d’entraînement : l’Aichi H9A.
Début 1940, la marine impériale annonça qu’elle recherchait un appareil destiné à la formation des équipages appelés à voler sur les hydravions de patrouille maritime de nouvelle génération comme le Kawanishi H8K. Aucun appel d’offre ne fut lancé et l’état major décida que l’industriel Aichi devait construire la nouvelle machine.
Celui-ci se basa sur un avant projet civil qu’il avait développé quelques mois auparavant, et en déclina une machine d’entraînement avancé avec en sus des capacités secondaires de reconnaissance côtière et de sauvetage en mer sous la désignation de H9A.
Extérieurement, il se présentait sous la forme d’un amphibie à coque monoplan à aile haute. Sa propulsion était assurée par deux moteurs à neuf cylindres en étoile Nakajima Kotobuki 42 d’une puissance nominale de 710 chevaux entraînant des hélices tripales en métal. De construction métallique le H9A emportait un armement défensif de deux mitrailleuses mobiles de calibre 7.7mm montées une par une en position avant et centrale. Une charge externe de 500kg de bombes et charges de profondeur les complétait. Il réalisa son vol inaugural en septembre 1940.
Un total de 24 exemplaires de série furent assemblés, toutefois l’usinage prit un certain retard, les équipes d’Aichi étant occupés sur d’autres programmes plus prioritaires comme par exemple le bombardier en piqué embarqué Aichi D3A. De ce fait les premiers H9A de série n’arrivèrent en unité qu’à l’été 1942, alors que le Japon était déjà en guerre contre l’Amérique. Prioritairement affecté à l’entraînement des équipages d’hydravions quadrimoteurs les bimoteurs d’Aichi n’eurent jamais l’occasion de rencontrer les appareils américains. De ce fait les Américains ignoraient l’existence de cet amphibie.
Toutefois un équipage de H9A se fit intercepter au printemps 1945 par une patrouille de Northrop P-61B Black Widow de l’US Army Air Force opérant au large d’Okinawa. Le petit bimoteur japonais menait une mission de patrouille côtière aux abords de cette zone de combat. Il fut abattu par les puissants chasseurs américains, mais deux membres d’équipages survécurent. Pourtant il ne fut pas identifié officiellement.
Il fallut attendre la fin de la guerre en août 1945 et l’arrivée des troupes américaines sur le sol nippon pour que le H9A soit connu vraiment des Américains. Quelques uns d’ailleurs volèrent encore pour des missions logistiques au profit des Alliés sous des immatriculations civiles, une fois leur armement déposé.
Appareil méconnu, avec ses faux airs de PBY Catalina, l’Aichi H9A fut un serviteur efficace pour les futurs équipages de H8K. Aujourd’hui un exemplaire de cet aéronef est préservé au Japon. Sur les 24 exemplaires de série produits, un fut donc perdu du fait des Alliés, et deux autres par accident. Au lendemain de la guerre quelques exemplaires furent transformés en amphibies civils pour du transport de passagers ou du transport postal.
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